Napert

par Claude Crégheur

Lors de la Guerre d’Indépendance des États-Unis, entre 1776 et 1783, plus de 30 000 soldats de différentes principautés allemandes sont venus en Amérique pour prêter main forte à l’armée britannique. On compte plus de 7700 soldats tués et environ 4800 qui sont demeurés au Canada et aux États-Unis en 1783. On évalue environ 2500 soldats ayant demeurés au Canada principalement au Québec avec près de 2000 hommes.

C’est ainsi qu’on retrouve Franz Nopper, soldat des troupes de Braunschweig dans le régiment von Barner, qui décide de rester au pays avec plusieurs centaines de ses compatriotes. Il est né vers 1752 du mariage de Conrad Nopper et Agnesa Elisabetha Maier, originaires des environs de Stuttgart dans le  Baden-Württemberg. De son mariage avec Françoise Destroismaisons dit Picard, le 6 novembre 1787 à St-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud, il a eu 12 enfants. Vers 1794, il s’installe en Beauce. Il a été tailleur d’habits et huissier du Banc de la Cour du Roi. Il a connu une fin de vie malheureuse alors qu’un procès intenté contre lui l’a mené en prison en 1819; il fut emprisonné 6 mois pour parjure, à la prison de Québec, et mis au pilori le 1er octobre 1819. Des témoignages parlent de l’effet psychologique de la mise au pilori et du passage en prison. Il en ressort l’année suivante et se suicide le 12 mai 1820 en se jetant dans la rivière St-Charles à Québec. Une enquête du coroner Henry Blackstone, menée le lendemain de la découverte du corps, conclut à une mort par noyade.

C’était un homme instruit et qui a pratiquement toujours signé dans les divers documents le concernant. 

Françoise Destroismaisons s’est remariée avec Jean-Baptiste Filion le 14 février 1831 à Sainte-Marie-de-Beauce. Elle est décédée le 11 octobre 1846 à Saint-Sylvestre âgée de 83 ans.

Comme bien des patronymes d’origine allemande, celui de Franz Nopper s’est transformé pour devenir Napert et Nappert. Et son prénom a été simplement traduit de Franz à François. Dans l’image de sa signature ci-haut, il a écrit «hüsier» pour huissier, le «umlaut» (tréma) sur la lettre u est typiquement allemand.

La seule descendance de Franz Nopper fut transmise par son fils Thomas, né le 23 décembre 1800 à Sainte-Marie-de-Beauce, qui est venu s’installer à Saint-Sylvestre, après 1835, avec son épouse Marie Salomée Vallière, qu’il avait épousé le 9 octobre 1821 à Sainte-Marie. Ils ont eu 13 enfants qui ont essaimé dans toute la région. Marie-Salomée Vallière est décédée le 11 avril 1863 à Saint-Sylvestre. Thomas s’est remarié le 3 novembre suivant à Saint-Elzéar de Beauce avec Séraphine Corriveau, avec qui il n’a pas eu d’autres enfants. Thomas est décédé le 3 mars 1885 à Saint-Sylvestre. Quant à Séraphine Corriveau, elle est décédée le 29 octobre 1895 à l’hôpital St-Michel-Archange de Québec. Elle avait 88 ans.

Il s’est installé à Saint-Sylvestre vers 1838. Il fut cultivateur toute sa vie. Curieusement, il ne signe aucun document ayant toujours déclaré ne savoir le faire. Parmi les garçons ayant perpétué le nom des Napert, on compte sur Jean, François-Xavier et Louis.

Voici la photo de la famille de Joseph Napert et son épouse Émilie Bourgault. Joseph était le fils de Louis, petit-fils de Thomas donc arrière-petit-fils de l’ancêtre allemand Franz. Joseph est né le 30 mai 1869 à Saint-Sylvestre du mariage de Louis Napert et Philomène Vaillancourt.

Joseph et Émilie se sont mariés le 7 février 1893. Émilie était la fille de Cléophas Bourgault et d’Élisabeth Brisson.

Photo 149 PHSL

1ère rangée

Onésime (1907), Joseph (1869), Béatrice (1910), Émilie (1873), Ursule (1903)

2e rangée

Émile (1895), Bernadette (1898), Léda (1893)

Photo 150 PHSL

La même famille de Joseph Napert et Émilie Bourgault devant leur maison dans le rang Ste-marie Ouest à St-Sylvestre. Photo prise en 1910

L’histoire de la municipalité de St-Sylvestre mentionne souvent l’apport des familles Napert ayant été impliquées dans plusieurs sphères dont la communauté a pu profiter. On les a retrouvé comme maires : Onésime (1957-1965) et Alphonse (1963-1973), commissaires d’école : Francis (1925) et Onésime (1937) , marchand général et de meubles : Alphonse (1955) et son fils Gilles à partir de 1975 et « rois de l’érable » : Onésime (1963) et Gérard (1972).

Photo 3869 PSHL

Aujourd’hui, il y a Josée Nappert, directrice de la troupe de théâtre «Dans le temps». On la voit au centre de la photo de groupe. Cette troupe se spécialise dans les spectacles à caractère historique.

Référence

St-Sylvestre se raconte 1828-1978

www.ancestry.ca
www.généalogiequébec.com

Banque iconographique de la Société Patrimoine et histoire des seigneuries de Lotbinière (PHSL)

Martineau

par Claude Crégheur

Le patronyme Martineau est bien connu dans Lotbinière, particulièrement à Sainte-Agathe. D’où viennent-ils ? Une branche était établie à Saint-Nicolas depuis plusieurs générations et une autre venait de l’Île d’Orléans.

Une première souche est celle de Mathurin Martineau, il était veuf d’Anne Hébert lorsqu’il épousa Marie-Madeleine Fiset à Sainte-Anne-de-Beaupré le 16 juillet 1690. Lors de son second mariage, il est écrit qu’il est originaire de la paroisse de Saint-Fresne dans l’évêché de Poitiers au Poitou. Les enfants sont baptisés à Québec et L’Ancienne-Lorette. On apprend, par les registres de l’hôpital de l’Hôtel-Dieu de Québec, qu’en 1692 il fut hospitalisé alors âgé de 45 ans. Il y est dit qu’il était « habitant » et originaire de « Saint-Fraigne en Saintonge ».  Ce lieu est beaucoup plus près de la réalité car il existe bel et bien en Poitou-Charente à 36 km au nord-ouest d’Angoulême. Sa première épouse, Anne Hébert, pourrait être la fille de Michel Hébert et Anne Galet ayant vécu à Lotbinière à cette époque. Elle était née en 1671. (Photo : Église de St-Fraigne www.fondation-patrimoine.org)

Joseph, fils de Mathurin et de Marie-Madeleine Fiset, est venu s’installer à Saint-Nicolas en épousant, le 4 février 1727, Marie-Anne Boucher, fille de Denis Boucher et de Marie-Jeanne Minville. Joseph portait le surnom de Lormière. Ils ont eu 9 enfants. D’abord des jumeaux nés le 23 décembre 1727 dont seul Joseph-Marie a survécu. Il s’est marié le 18 novembre 1748 avec Marie-Angélique Bourassa à St-Nicolas, il s’est remarié à Marie-Geneviève Lemay le 26 novembre 1753 à Lotbinière. Ensuite Pierre (1730), et marié à Marguerite Fréchet le 22 octobre 1753 à St-Nicolas. Marie-Geneviève (1732) mariée à François Nadeau le 22 janvier 1748 à St-Nicolas; Etienne (1735) marié à Marie-Josephe Demers le 14 novembre 1757 à St-Nicolas, il s’est remarié le 25 novembre 1811 à St-Jacques l’Achigan; Marie-Anne (vers 1737) mariée à Jean-Baptiste Fréchet le 24 novembre 1755, et remariée le 4 novembre 1794 à Philippe Noël à St-Nicolas; Marie-Angélique (1743) mariée à Charles Rousseau le 16 août 1763 à St-Nicolas; Marie-Madeleine mariée à Thècle Lambert le 19 janvier 1767 à St-Nicolas; et Charles (1750) marié à Angélique Côté le 23 août 1773 à St-Antoine-de-Tilly.

Faisant toujours partie des familles importantes de Saint-Nicolas, le couple Germain Martineau et Anathalie Baron est venu s’installer à Sainte-Agathe-de-Lotbinière entre 1866 et 1869 car le dernier mariage d’un de ses enfants, Lazare, a eu lieu le 3 juillet 1866 alors que le mariage suivant est celui de Marie-Delphine à Sainte-Agathe le 12 octobre 1869. Ce Germain était de la descendance de Joseph Martineau et Marie-Josephe Lemay dit Poudrier.

Avec 7 enfants, tous nés à St-Nicolas, Germain et Anathalie ont laissé une nombreuse descendance à Ste-Agathe-de-Lotbinière. Deux de leurs filles, Marie-Delphine et Eulalie, ont épousé deux frères Rageot de Beaurivage, descendants de l’ancien seigneur de Beaurivage Gilles Rageot.

L’autre branche des Martineau, celle de Louis marié à Madeleine Marecot le 9 arvril 1663 à Château-Richer a également laissé une descendance à Ste-Agathe-de-Lotbinière. Louis était originaire de la paroisse de St-Savinien en Saintonge et son épouse était de l’évêché de La Rochelle en Aunis. C’est Joseph-René Martineau et Julienne Baquet dit Lamontagne, mariés à St-Michel-de-Bellechasse le 15 février 1848, qui vient s’établir à Ste-Agathe.  De la même famille, il y a aussi plusieurs descendants du couple Nazaire Martineau et Célina Nadeau, mariés à Beaumont le 13 janvier 1854, qui sont installés à Ste-Agathe-de-Lotbinière. (Photo : www.wikipedia.org)

Plusieurs Martineau ont été impliqués politiquement ayant occupé plusieurs fois les postes de maire autant dans la municipalité de la paroisse de Sainte-Agathe dès 1923 avec Louis Martineau que dans le canton de Nelson avec Amédée Martineau en 1906, Pierre Martineau en 1915, Arthur Martineau en 1939, Alphonse Martineau en 1941 et Gaston Martineau en 1981. Et en 1987 avec Robert Martineau, maire du village.

Famille de Philippe Martineau (1880-1968) et son épouse Rose-Marie Mercier (1888-1955). Ils se sont mariés le 2 juillet 1907 à Ste-Agathe-de-Lotbinière. Philippe était le fils d’Achille Martineau et de Célanire Samson. Rose-Marie était la fille de Zéphirin Mercier et Delphine St-Hilaire. Malheureusement, les enfants ne sont identifiés.

Photo 401 PHSL

Philippe était menuisier et le frère de Pierre Martineau, maire du canton Nelson de 1915 à 1916. Ces Martineau descendaient de la branche de Louis Martineau.

Ci-dessous, Ferdinand Martineau (1851-1919) et de Delvina Guérin dit St-Hilaire (1856-1934) de St-Apollinaire. Ferdinand était le fils de Janvier Martineau et Marie-Esther Masse alors que Delvina était la fille d’Augustin Guérin dit St-Hilaire et Élisabeth Lambert. Ferdinand et Delvina se sont mariés le 30 juin 1873 à St-Apollinaire.

Photo 3508 PHSL prise vers 1905

Maison de Ferdinand Martineau dans le rang des Moulanges à St-Apollinaire. Une maison style mansard à quatre toits versants et lucarnes sur chaque versant. Elle est recouverte de bardeaux de cèdre. Ferdinand et Delvina sont entourés de leurs enfants Alice et Amanda, chaque côté de leur mère, Delphis assis sur le taureau et Apollinaire sur le cheval.

Photo 3518 PHSL prise vers 1903

Référence

Ste-Agathe-de-Lotbinière 150 ans, 1853-2003

www.ancestry.ca
www.genealogiequebec.com
www.martineaudamerique.org (Association des familles Martineau)

Banque iconographique de la Société Patrimoine et histoire des seigneuries de Lotbinière (PHSL)

Lauzé

par Claude Crégheur

Jean Lauzet est au port de La Rochelle en ce matin du 13 mai 1665, prêt à s’embarquer à bord du navire La Paix avec plusieurs autres soldats de la Compagnie Maximy du Régiment Carignan-Salières. La traversée prend trois mois et aborde finalement le port de Québec le 19 août. Deux semaines plus tard, il remonte le fleuve pour se retrouver le long de la rivière Richelieu où il va participer à la construction d’un fort. Le premier hiver en Nouvelle-France se passera à Trois-Rivières. Par la suite, le régiment s’installa à l’Île d’Orléans où Jean décida de rester après le départ des troupes en 1668.

Il rencontra Marie Jallais, une Fille du Roy arrivée le 16 juin 1669 par le navire St-Jean-Baptiste. Deux mois plus tard soit le 26 août, Jean et Marie se mariait à Ste-Famille. Jean était le fils de Jean Lauzet et Marguerite Aubert, de Bourdemont, près de St-Jean d’Angély, en Saintonge. Marie était la fille de Jean Jallais et Barthelémie Bescendye de St-Martin de l’Île de Ré en Aunis.

Quatre enfants sont nés de ce mariage : Paul (1670-1714) marié à Marie Ledoux (Pierre & Marie Gué) le 7 novembre 1695 à Charlesbourg; Marguerite (1673-1738) mariée à Jean-François Lemelin (Jean-François & Marguerite Brassard), elle s’est remariée à Pierre Chamard (Pierre & Florimonde Monereau) le 12 août 1714 à Québec; Marie-Anne (1675); Joseph marié à Marguerite Boismé (Jean & Marie Hué) le 26 août 1699 à Charlesbourg, ce couple n’apparaît plus aux registres ensuite. Jean Lauzet est décédé entre 1675 et 1680 car Marie contracta un second mariage en date du 9 juillet 1680 à Québec avec Robert Leclerc. Marie Jallais décéda le 8 décembre 1721, à l’Hôtel-Dieu de Québec.

Les familles Lauzé de la région de Lotbinière sont de la descendance de Paul marié à Marie Ledoux le 7 novembre 1695 à Charlesbourg. Dix enfants ont assuré la descendance dont Jean-Bernard marié Marie-Josephe Lepire le 29 octobre 1737 à Charlesbourg. Ils n’ont eu que deux enfants car Jean-Bernard est décédé très jeune, le 8 novembre 1741 à l’Hôtel-Dieu de Québec, âgé que de 33 ans. Ces deux enfants sont Jean-Charles né le 1er octobre 1738 à Charlesbourg et Marie-Louise née le 22 février 1741 à Charlesbourg également. Marie-Josephe Lepire s’est remariée le 22 octobre 1742 à Charlesbourg à François Jobin. Elle est décédée le 22 avril 1744 à Charlesbourg. François Jobin s’est remarié à Marie-Barbe Philippe 2 ans plus tard. Il est probable que les 2 enfants Lauzé aient été placés chez des Lauzé car au mariage de Marie-Louise en 1762, ses témoins sont son frère Jean et son cousin Paul Lauzé.

Navigateur, Jean a probablement connu sa future épouse Marie-Louise Auger en faisant des arrêts à Lotbinière. Ils se sont épousés le 21 janvier 1770 à Lotbinière. Marie-Louise était la fille de Baptiste Louis Auger et Marie-Louise Tousignant et elle était née le 4 août 1753 à Lotbinière. Le couple avait donc 15 ans de différence. Ils ont eu 11 enfants entre 1771 et 1794. Ils ont donc laissé une nombreuse descendance dans toute la région.

Lorsqu’on consulte les archives de la paroisse de Lotbinière, on remarque que les Lauzé ont été des familles qui ont mené tranquillement leurs vies et avec discrétion. On peut cependant noter Augustin Lauzé (1823-1889), fils de Joseph Lauzé et Marguerite Roireau dit Laliberté qui a été maire et marguillier de la paroisse en 1884-1885.

Quelques photos

Cette photo est intéressante à 2 égards car on y voit, à l’arrière complètement, Aline Lord (1890-1976), épouse d’Adrien Lauzé de Lotbinière. Aussi le canot qui servait de moyen de transport pour traverser le fleuve. Comme ici, avec un moteur pour les traversées d’été. Et pour l’hiver, il y avait des canots à glace spécialement conçu à cet effet.

PHSL photo 1305

La photo suivante montre un bel exemple de la pêche à l’anguille à l’aide de cages placées dans le fleuve juste à une certaine profondeur pour que les anguilles viennent s’y emprisonner à la marée haute. Il ne restait plus qu’à les ramasser lorsque la marée baissait. On y voit Napoléon Bergeron (1867-1941) et le jeune Alfred Lauzé (1916-1976) de Ste-Croix.

PHSL photo 1745

Voici la photo de Félix-Navé Lauzé (1871-1944) et de sa troisième épouse Amanda Grimard (1874-1947) qu’il avait mariée le 16 novembre 1909 à Deschaillons. Communément appelé Navé, il était le fils d’Isaac Lauzé et d’Elmina Auger. Il avait d’abord épousé Émilia Goudreault à Lotbinière le 13 février 1899. Décédée en 1902, il convola en secondes noces avec Alice Gervais le 23 novembre 1904 à Parisville. Encore une fois, le mauvais sort s’acharne sur ce pauvre Navé car Alice décéda en 1908. Navé était mouleur de métier et il a travaillé à la fonderie de Ste-Croix.

PHSL photo 1924

Références

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:StMartindeRe_EgliseStMartin_TranseptSud.JPG
www.ancestry.ca
www.genealogiequebec.com
www.migrations.fr

Banque iconographique de la société Patrimoine et histoire des seigneuries de Lotbinière (PHSL)

Lambert

par Claude Crégheur

Voilà une famille bien représentées partout au Québec. Sur notre territoire, on les retrouve dans presque toutes nos municipalités.

Nous avons le cas de trois souches Lambert dans Lotbinière : Aubin Lambert dit Champagne marié à Élisabeth Aubert,  Jean-Baptiste Lambert marié à Marie Normand et Eustache marié à Marie Laurence.

Une première souche

Baptisé le 30 juin 1632, Aubin Lambert était le fils d’Audax Lambert et de Jacqueline Feuillart, de la paroisse Saint-Aubin de la ville de Tourouvre, diocèse de Chartres, au Perche.  Au pays depuis déjà 1662, Aubin Lambert provenait de St-Aubin de Tourouvre au Perche. Il semble s’être joint à la Compagnie Grandfontaine du Régiment Carignan-Salières lorsque ce dernier arriva en Nouvelle-France en 1665. Aubin Lambert décéda le 4 avril 1713 à Québec.

Élisabeth Aubert était une Fille du Roy et provenait de Paris. Elle était la fille e Michel Aubert et Jeanne Aubert. Elle était née le 16 avril 1648 en la paroisse de St-Jacques-la-Boucherie à Paris. Elle est venue au pays sur le navire La Nouvelle-France et est arrivée à Québec le 31 juillet 1670. Cette fille apportait des biens estimés à 200 livres, et un don royal de 50 livres.  Elle décéda le 4 octobre 1690 à l’Hôtel-Dieu de Québec.

Les fréquentations sont courtes pour les Filles du Roy. Il épousa le 29 septembre 1670 à Québec, Élisabeth Aubert, Fille du Roy. Ils avaient auparavant contracté mariage le 4 septembre chez le notaire Becquet. Fait intéressant, au registre de la paroisse Notre-Dame de Québec, leur acte de mariage suite immédiatement celui de Jean Baudet et Marie Grandin.

Ils ont eu 10 enfants, 6 filles et 4 garçons.

Françoise: née le 26 août1671 à Sillery. Elle a épousé Michel Chatel le 23 octobre 1685 à Québec. Elle est décédée le 09 décembre 1731 à St-Nicolas.

Catherine: née le 05 avril 1673

Aubin: né vers 1675  probablement à Québec. Il a contracté mariage avec Marie-Anne Houde le 12 novembre 1706 chez le notaire Jacques Horné de Laneuville. Aubin demeurait à St-Nicolas.

François: née le 21 septembre 1676 à Québec. Il est décédé le 22 août 1731 à St-Nicolas. Il est resté célibataire.

Marie-Florence: née le 18 novembre 1678 à Québec (la famille demeure à Cap-Rouge). Elle a épousé Pierre Regnaut le 15 septembre 1711 à Québec. Elle est décédée le 05 janvier 1747 à St-Nicolas.

Michel : né vers 1680. Il a contracté mariage avec Louise Catherine Grenier le 24 novembre 1708 chez le notaire Jacques Horné de Laneuville et le mariage a eu lieu le 29 suivant à Lotbinière. Il est décédé le 30 avril 1733 à Ste-Croix.

Catherine Elisabeth : née le 20 décembre 1682 à Neuville. Elle a épousé Jean Gatin le 23 septembre 1706 à Québec.

Marie-Anne: née le 24 mars 1685 à Neuville. Elle a épousé François Dubois le 20 avril 1711 à St-Nicolas. Elle est décédée le 08 mars 1744 à Ste-Croix.

Marie-Louise: née le 28 septembre 1687 à Québec. Elle a épousé Henri Luneau le 12 février 1714 à Québec. Elle est décédée le 08 mai 1761 à Québec.

Pierre-François: né le 16 octobre 1689 à Québec. Il a épousé Marie Louise Houde le 2 septembre 1714. Il est décédé le 18 novembre 1761 à Ste-Croix. 

Lors du recensement de 1681, ils sont habitants de St-Augustin. La lignée des Lambert s’est poursuivie par les mariages de 3 de leurs 4 fils soit Aubin, Michel et Pierre-François. C’est principalement les lignées de Michel et Pierre-François qui vont continuer à perpétuer le nom des Lambert dans Lotbinière.

Une deuxième souche

Jean-Baptiste Lambert était originaire de Fourmetot, archevêché de Rouen. Il était le fils de Jacques Lambert et Pierrette Bachelet.  Il était né vers 1643 car il est décédé à St-Antoine-de-Tilly le 25 novembre 1712 âgé de 69 ans. Il a épousé Marie Normand le 4 mars 1680 à Québec. Elle était la fille de Jean Normand et Jeanne Lelaboureur, originaire de la Normandie. Marie Normand était née le 27 juillet 1658 à Québec et elle est décédée le 12 juin 1712 à St-Antoine-de-Tilly (sépulture à St-Nicolas).

Ils ont eu 5 enfants, 2 filles et 3 garçons.

Marie-Catherine : née le 16 août 1682 dans la seigneurie de Villieu (baptisée à Québec). Décédée le lendemain et inhumée à Neuville.

Marie-Françoise : née le 17 octobre 1683 dans la seigneurie d’Auteuil (baptisée à Québec). Elle a épousé René Méthot le 16 août 1706 à St-Nicolas. Elle a été inhumée le 27 août 1746 à St-Nicolas.

Pierre : né le 26 mai 1686 à Neuville. Il a épousé Louise Boutret le 17 janvier 1714 à St-Nicolas. Il est décédé le 4 mai 1757 à St-Antoine-de-Tilly.

Jacques Sébastien : né le 28 octobre 1688 à Neuville.

Marie-Anne : née vers 1690. Elle a épousé Joseph Côté le 16 avril 1714 à St-Antoine-de-Tilly. Elle a été inhumée le 16 mars 1727 âgée d’environ 37 ans.

Jean-Baptiste : né le 28 octobre 1695 à Neuville. Il a épousé Marie-Élisabeth Marié le 25 novembre 1717 à St-Nicolas. Il est décédé le 6 mars 1752 à St-Antoine-de-Tilly.

Ce sont Pierre et son frère Jean-Baptiste qui vont s’établir à St-Antoine-de-Tilly pour rayonner vers Ste-Croix.

Une troisième souche

Nous ne connaissons pas la date de mariage d’Eustache Lambert et de Marie Laurence mais ils sont à Québec en 1657. Eustache est marchand et au recensement de 1666 à Québec, il déclare avoir 48 ans et son épouse 38 ans. Il est possible qu’ils soient arrivés mariés à Québec. On leur trouve 3 enfants soit :

Gabriel : né le 4 décembre 1657 à Québec. Il a épousé Françoise Renée Roussel le 18 juin 1686 à Québec. Il est décédé à la Pointe-Lévy le 24 juillet 1719.

Eustache : né le 18 décembre 1658 à Québec. Il a épousé Sophie Vannerq le 31 janvier 1682 à Contrecoeur.

Marie-Madeleine : née le 8 mai 1662 à Québec. Cette dernière est très importante pour Lotbinière car elle a épousé René Louis Chartier de Lotbinière le 24 janvier 1678 à Québec.

Eustache père est décédé le 6 juillet 1673 à Québec âgé de 55 ans. Son épouse Marie Laurence est décédée le 4 août 1686 à Québec âgée de 54 ans.

Les descendants de cette souche Lambert dans notre région sont issus de Gabriel.

Découvrons certains Lambert de notre région en photos

Le jour du mariage de Josaphat Lambert et Rachel Genest le 11 janvier 1916 à St-Antoine-de-Tilly. Josaphat (1891-1984) était le fils d’Hyppolite Lambert et de Marie-Anne Boisvert. Rachel (1893-1985) était la fille de Théodore Genest et Julie Dion. Ces Lambert descendent de Jean Lambert et Marie Normand.

PHSL photo 3521 prise en 1916

La famille de Napoléon Lambert (Rémi & Anastasie Boucher) et Georgiana Normandeau (Jean & Julie Boucher). Ils s’étaient mariés le 10 avril 1893 à Laurierville. Napoléon était veuf d’Odile Therrien qu’il avait épousée le 27 août 1890 à Laconia au New Hampshire. La famille a vécu à St-Flavien et Issoudun. Ils sont les descendants de la branche d’Eustache et Marie Laurence.

PHSL photo 768

Sur cette photo de 1902, on peut voir Napoléon (1861), Rémi Henri (1894), Vitaline Aurore (1898), Télesphore Napoléon (1896), Marie-Louise Alice (1901), Georgiana (1866), Julie Florida (1900)

La prochaine photo nous montre la cabane à sucre d’Edmond Lambert (1871-1954) dans le rang Bois-Franc-Pierriche à Issoudun. La photo a été prise vers 1950.

La prochaine photo montre les 5 frères Lambert issus du mariage de Louis Lambert et Julie Mercier le 9 novembre 1858 à Ste-Agathe-de-Lotbinière. On peut y voir, en avant, Israël (1861) et Pierre (1878). En arrière, on voit Louis (1859), Octave (1873) et Paul (Napoléon 1875). Ils sont descendants de la souche d’Eustache et Marie Laurence.

PHSL photo 403

Références

www.genealogiequebec.org
www.ancestry.ca

Banque iconographique de la société Patrimoine et histoire des seigneuries de Lotbinière (PHSL)

Houde dit Desrochers dit Desruisseaux (Hould, Houd, Houle)

par Claude Crégheur

Vous connaissez sûrement Louis-José Houde, humoriste, ou les frères Pierre et Paul Houde, commentateurs sportifs et comédiens. Les plus anciens se souviendront sûrement de Camillien Houde, autrefois maire de Montréal. Et que dire de Réjean Houle, ancien joueur de l’équipe de hockey Les Canadien de Montréal. Eh bien, ils sont tous descendants d’une des familles les plus représentées de la région de Lotbinière, celle de Louis Houde et de Madeleine Boucher. Il faut tout de suite mentionner que nous retrouvons des actes sous les patronymes Hould, Houde et Houle. 

La première concession attribuée à Sainte-Croix le fut à Louis Houde le 9 janvier 1682 par les Dames Ursulines de Québec, Seigneuresses de Sainte-Croix. Cette terre mesurait 9 arpents de front sur le fleuve et 40 arpents de profondeur, borné au sud-ouest par un petit ruisseau, et de l’autre, par les terres non concédées en bois debout.

Louis Houde était né en 1617 à Manou dans l’ancienne province française du Perche. Aujourd’hui, c’est une petite commune, d’environ 575 habitants, d’Eure-et-Loire dans l’arrondissement de Nogent-le-Rotrou. Louis était le fils de Noël Houde et d’Anne Lefebvre et maçon de métier. On ne connait pas sa date d’arrivée en Nouvelle-France mais il a épousé Madeleine Boucher, fille de Marin Boucher et de Perrine Malet, le 12 janvier 1655 à Québec. Madeleine n’avait pas encore 14 ans à son mariage ayant été baptisée le 4 août 1641 à Québec alors que Louis avait déjà 37 ans. 

La famille passe par Château-Richer avant de s’installer à Ste-Famille, Île d’Orléans. Au recensement de 1666, la famille est composée de Louis 49 ans, Madeleine 24 ans, Jean 7 ans, Louis 2 ans et Gervais 14 mois. Ils ont également un domestique du nom de Laurent Lefebvre 24 ans. Ce dernier était-il de sa parenté étant donné que sa mère était aussi une Lefebvre ? Un autre recensement fait en l’année 1681 nous informe sur la famille Houde demeurant toujours à Sainte-Famille de l’île d’Orléans : Louis 57 ans, Madeleine 40 ans, Louis 19 ans, Gervais 17 ans, Jacques 14 ans, Marie 12 ans, Claude 10 ans, Louise 8 ans, Louis 6 ans, Joseph 3 ans, Simon 1 an.

Louis et Madeleine ont eu 14 enfants entre 1658 et 1682. On ne connaît pas les dates de décès de Louis Houde et de son épouse Madeleine Boucher. 

Louis a probablement commencé à défricher sa terre dès l’été 1682 car au printemps il est toujours à l’Île d’Orléans (son dernier enfant Etienne y est baptisé le 5 avril). La première messe célébrée à Ste-Croix le fut par le Père Lallemant et ce fut dans la maison de Louis Houde. En 1694, il donna le terrain pour la construction de la première chapelle.

On connaît les mariages de 12 enfants : Jean avec Anne Rouleau (23.08.1678); Marie avec Isaac Joseph Garnier (17.10.1685); Jacques avec Marie Beaudet (06.10.1686); Gervais avec Catherine Denevers (24.11.1689); Louis (1) avec Marie-Madeleine Lemay (vers 1690); Louise avec Charles Lemay (26.05.1691); Claude  avec Marie-Madeleine Lemay (vers 1695); Louis (2) avec Anne-Ursule Bisson (19.05.1697); Joseph avec Louise Angélique Garnier (05.08.1697); Simon avec Marie Frichet (23.11.1703); Marie-Angélique avec Guillaume Rognon dit Laroche (vers 1705); Etienne avec Élisabeth-Ursule Denevers (16.04.1708). Les 9 garçons ont laissé une nombreuse descendance partout au Québec, au Canada et aux États-Unis.

Les Houde dit Desrochers sont de la lignée de Simon alors que les Houde dit Desruisseaux sont de la lignée de Jacques. Qu’est-ce qui a pu inciter ces 2 frères à adopter un surnom ? On ne saurait dire. Toujours est-il qu’aujourd’hui il y a familles Desrochers et Desruisseaux qui ont comme origine le patronyme Houde et particulièrement dans la région de Lotbinière.

Les Houde ont l’esprit d’entreprise et aiment la politique. Il y a eu la manufacture de vêtements située dans la rue Legendre à Saint-Croix et entreprise de Delphis Houde (1876-1941). Il était associé avec son beau-père Bernard Laroche (1848-1929)

Gauche : Vêtements Houde & Laroche
Photo 156 PHSL

Droite : M. Delphis Houde
Photo 2357 PHSL
Manufacture de vêtements Houde & Laroche
Photo 1755 PHSL

On compte également l’illustre Camillien Houde (1889-1958), ancien maire de Montréal (1928 à 1932, de 1934 à 1936, de 1938 à 1940 et de 1944 à 1954). Élu député conservateur dans Montréal-Sainte-Marie en 1923. Défait en 1927. Réélu à l’élection partielle du 24 octobre 1928. Élu chef du Parti conservateur le 10 juillet 1929. Chef de l’opposition conservatrice de 1929 à 1931. Défait dans Montréal-Saint-Jacques et dans Montréal-Sainte-Marie en 1931. Démissionna comme chef du Parti conservateur le 19 septembre 1932. Candidat conservateur défait dans la circonscription fédérale de Montréal-Saint-Henri à l’élection partielle du 17 janvier 1938. Élu député indépendant dans la circonscription provinciale de Montréal-Sainte-Marie en 1939. Ne s’est pas représenté en 1944. Candidat conservateur défait dans la circonscription fédérale de Montréal-Sainte-Marie en 1945. Élu député indépendant à la Chambre des communes dans Papineau en 1949. Ne s’est pas représenté en 1953.

Nous ne pouvons passer sous silence plusieurs maires de Lotbinière :

  • Pierre Houde : maire paroisse 1878-1879
  • Victoric Houde : maire paroisse 1896-1897
  • Albéric Houde : maire village 1931-1948
  • Camillien Houde : maire paroisse 1933-1951  

Il y en a eu sûrement d’autres dans d’autres municipalités.

Il y a les sportifs et ceux qui s’intéressent au sport. D’abord, Réjean Houle, né le 25 octobre 1949 du mariage de Raymond Houle et Jacqueline Boucher. Il a évolué pour les Canadiens de Montréal de 1969 à 1973 et de 1976 à 1983, ainsi que pour les Nordiques de Québec dans l’Association mondiale de hockey de 1973 à 1976.

Il a gagné les trophées suivants :

  • Coupe Memorial : 1969
  • Coupe Stanley : 1971, 1973, 1977, 1978, 1979

Et il a été directeur général des Canadiens de Montréal de 1996 à 2000.

Réjean est de la descendance de Louis Houde et Marie-Madeleine Lemay.

Il y a également les 2 frères Paul et Pierre Houde, commentateurs sportifs et comédien pour Paul. Ils sont les fils de Paul Houde et Louise Achim. Ils sont également de la descendance de Louis Houde et Marie-Madeleine Lemay.

Il y a bien sûr l’humoriste Louis José Houde, l’homme qui parle plus vite que son ombre. Il est né à Saint-Apollinaire en 1977 du mariage de Martin Houde et Angèle Caron. Il est sorti de l’École de l’Humour en 1998. Stand-up comique et acteur, on l’a vue dans Bon cop bad cop, De père en flic et Le sens de l’humour. Il est descendant de la lignée de Jacques Houde et Marie-Louise Beaudet.

On connait également Germain Houde, acteur québécois, qui a joué dans plusieurs films dont Un zoo la nuit (1987) et Léolo (1992) et comédien dans plusieurs séries télévisées dont la plus connue a été Les filles de Caleb. Il est né en 1952 à L’Anse-St-Jean, fils de Fernand Houde et de Rachel Girard. Il descend de la lignée de Jacques Houde et Marie-Louise Beaudet.

Association des familles Houde
http://www.famillelouishoude.com/

Manousien_(Houde)_2017-Vol-25_No-4-Fr.pdf (4.56 mb)

Références

PARADIS, Louis-Laurent. Les Annales de Lotbinière 1672-1938. Patrimoine et histoire des seigneuries de Lotbinière, nouvelle édition revue et corrigée, Sainte-Croix, 2010, 445 pages.

BEAUDET, Mme Cyrille. Album souvenir des Fêtes du 250e anniversaire de la paroisse de St-Louis-de-Lotbinière. 1724-1974. 1974, 136 pages.

ASSEMBLÉE NATIONALE. [en ligne]. http://www.assnat.qc.ca/fr/index.html [consulté en janvier 2014].

ASSOCIATION DES FAMILLES HOUDE. [en ligne].  http://www.famillelouishoude.com/ [consulté en janvier 2014].

WIKIPÉDIA. [en ligne]. https://fr.wikipedia.org/wiki/Houde [consulté en janvier 2014].

PLANÈTE GÉNÉALOGIE. [en ligne]. http://genealogie.planete.qc.ca/ [consulté en janvier 2014].

LE QUÉBEC, UNE HISTOIRE DE FAMILLE. [en ligne]. http://lequebecunehistoiredefamille.com/ [consulté en janvier 2014].

Hogan

par Claude Crégheur

Impossible de ne pas parler d’une famille d’origine irlandaise dans cette chronique. Plusieurs familles arrivées d’Irlande sont venus s’installer dans le sud de Lotbinière et particulièrement dans les municipalités de St-Sylvestre, St-Patrice, St-Gilles et Ste-Agathe-de-Lotbinière. La majorité de ces familles, qui étaient de confession protestante, ont quitté la région vers la fin du XIXe siècle. Ce sont principalement les familles catholiques qui sont restées dans nos villages ayant des affinités avec la population canadienne-française existante. D’ailleurs, il y a eu plusieurs mariages mixtes et il n’est pas rare d’avoir du sang «vert» dans les veines de nos concitoyens du sud.

Aujourd’hui, nous mettons à l’honneur la famille Hogan, pionnière de Ste-Agathe-de-Lotbinière. Il s’agit donc de Michael Hogan (John & Johanna St. Leger) et de son épouse Johanna Eagan (Thomas & Mary Aylward). Au moment de leur mariage le 2 août 1831 à la basilique Notre-Dame de Québec, Michael dit habiter St-Nicolas alors que Johanna habite Québec. Ils sont tous les deux originaires du même comté soit celui de Kilkenny en Irlande. Ils ont déjà dépassé la trentaine et leurs parents sont décédés à tous les deux. Quand sont-ils arrivés au Québec ? On ne le sait pas mais c’est avant la grande famine qui a amené tant d’Irlandais à Grosse-Île.

Michael était déjà propriétaire de deux lots dans le rang St-Michel à Ste-Agathe depuis l’automne 1830. Le défrichage et la construction ont dû commencer dès le printemps suivant si ce n’était pas déjà amorcé. Cinq enfants sont venus égayer cette maison soit John (1832-1874), Mary (1833-1840), Margaret (1836-1840), Ellen (1840-1911) et Michael (1842-1901). Les baptêmes ont lieu à St-Sylvestre car Ste-Agathe n’était pas encore une paroisse. 

John né le 23 juin 1832 à Ste-Agathe et baptisé le 23 septembre suivant à St-Sylvestre. Il a épousé Mary Martey/Martin (Patrick & Ann Duggan) le 26 janvier 1858 à Ste-Agathe. Il est décédé le 5 août 1874 à Ste-Agathe

Mary née le 28 décembre 1833 à Ste-Agathe et baptisée le 1er janvier 1834 à St-Sylvestre. Elle est décédée le 9 novembre 1840 à Ste-Agathe (sépulture le 11 novembre à St-Sylvestre)

Margaret née le 8 décembre 1836 à Ste-Agathe et baptisée le 11 décembre à St-Sylvestre. Elle est décédée le 31 octobre 1840 à Ste-Agathe (sépulture le 2 novembre à St-Sylvestre)   

Ellen née le 22 août 1840 à Ste-Agathe et baptisée le 6 septembre suivant à St-Sylvestre. Elle a épousé James Egan (Michael & Catherine Ryan) le 22 janvier 1861 à Ste-Agathe. Elle est décédée le 20 décembre 1911 à St-Patrice-de-Beaurivage

Michael né le 8 octobre 1842 à Ste-Agathe et baptisé le 23 octobre suivant à St-Sylvestre. Il a épousé Elizabeth Sullivan (John & Mary Prendergast) le 17 janvier 1865 à St-Sylvestre. Il est décédé le 29 novembre 1901 et inhumé le lendemain à Ste-Agathe

Michael Hogan est décédé le 16 avril 1873 à Ste-Agathe âgé de 78 ans et son épouse Johanna Eagan est décédée le 14 décembre 1882 aussi à Ste-Agathe âgée de 85 ans.

Les Hogan, descendants d’une famille d’aristocrates

Nous apprenons dans l’acte de mariage de Michael Hogan et Johanna Eagan que la mère de Michael s’appelait Johanna St. Leger. Or cette famille St. Leger a de vieilles racines aristocratiques normandes. Robert de Saint Leger était aide-de-camp dans les troupes de Guillaume le Conquérant en 1066 lors de la conquête de l’Angleterre. Il fut récompensé par l’attribution de terres dans les comtés de Kent, Essex et bien d’autres. Il en résulta 3 branches principales qui vécurent en Angleterre, en France et en Irlande. Évidemment c’est cette dernière qui nous intéresse. Un descendant de Robert, William, quitta l’Angleterre en 1175 pour conquérir l’Irlande et fonda la branche de Kilkenny. Il avait obtenu ces terres du roi Henri II et de Jean Sans Terre. En plus de Kilkenny, il avait reçu les comtés de Queen et Westmeath.

La branche de Kilkenny fut nommée Pair d’Irlande et Baron d’Obargy au XIVe siècle. Les Saint Leger maintinrent leur statut jusqu’à l’arrivée de Cromwell vers 1665 et Guillaume d’Orange après 1690. Familles catholiques et fidèles aux Stuart, ils furent dépossédés de tous leurs biens. Réfugiés en France, deux de leurs descendants, Antoine et Mathieu, revinrent en Irlande aux côtés de Jacques II Stuart et rejoignirent les Brigades Irlandaises, décidées à combattre les Anglais. Mathieu fut tué lors de la Bataille de Culloden en 1746.

Comme ils avaient laissé des descendants, on peut penser que même s’ils avaient perdus leurs titres de noblesse, certaines familles Saint Leger continuèrent d’habiter le comté de Kilkenny et c’est de ces familles qu’est issue Johanna, née vers 1797. Voici divers sites internet pour en apprendre plus sur les Saint Leger :

http://www.rootsweb.ancestry.com/~irlkik/history/stleger.html

http://www.desaintleger.com/Web/HISTOIREUS.htm

Johanna St. Leger ne fut pas la seule à fouler le sol canadien car Barry St. Leger, un officier britannique a pris part à différentes batailles lors de la Guerre de Sept Ans et de la Révolution Américaine. Il est né dans le comté Kildare en Irlande en 1733 et a joint l’armée britannique en 1756. En 1777, avec des troupes britanniques et allemandes ainsi qu’avec des Canadiens et Amérindiens, il a tenu un siège de 17 jours au Fort Stanwick dans l’état de New-York qui s’est avéré infructueux et permit aux Américains d’avoir gain de cause dans leur guerre contre l’Angleterre site à la capitulation de John Burgoyne, officier britannique, en octobre 1777 à Saratoga. L’ancêtre de l’auteur de ces lignes faisait partie du contingent allemand qui a participé à ce siège.

Vie à Ste-Agathe-de-Lotbinière

Michael avait pris soin de léguer ses terres du rang St-Michel à ses fils John et Michael qui se sont installés côte à côte. Ils ont laissé une belle descendance à Ste-Agathe et les Hogan du rang St-Michel y sont toujours. On peut particulièrement parler de Patrick Hogan (1869-1954), fils de John, qui a épousé Bernadette Grenier (1890-1981), fille de Thomas et de Sophronie Lefebvre le 20 septembre 1921 à Ste-Anne-de-Beaupré. Les photos qui suivent viennent de cette famille.

Quelques photos

La maison familiale de Patrick Hogan dans le rang St-Michel à Ste-Agathe-de-Lotbinière (PHSL photo 624)
Le temps des foins toujours chez Patrick Hogan et son épouse Bernadette Grenier (PHSL photo 621)
Patrick Hogan accompagné de 2 de ses enfants Stella et Edward à ramasser l’eau d’érable (PHSL photo 623)

Références

Banque iconographique de la société Patrimoine et histoire des seigneuries de Lotbinière (PHSL)

Sainte-Agathe

www.ancestry.ca
www.genealogiequebec.com

Hébert

par Claude Crégheur

Peu d’Acadiens ont peuplé le territoire de Lotbinière mais les Hébert ont laissé une descendance encore présente chez-nous. Ils se sont installés dans le rang Saint-Michel (aujourd’hui Leclercville). Ayant fui pendant la déportation de 1755, ils se sont réfugiés, avec bien d’autres familles, dans l’île St-Jean (Île-du-Prince-Édouard). Une famine s’étant déclarée en 1757, le gouvernement français fit transporter environ 1500 familles à Québec. Au printemps 1758, suite à une épidémie de petite vérole, on les dispersa dans différentes paroisses le long du fleuve.

Joseph Hébert et son épouse Marie Chiasson (Giasson) se sont retrouvés à Champlain. Ils y font baptiser une fille prénommée Marie-Josephe le 19 mars 1763. Ils arrivent à Lotbinière entre 1766 et 1770. Ils retrouvent de leurs patriotes acadiens tels les Bernard, les Arsenault, les Pendelet dit Plaisance, les Gaudet et les Girouard. Joseph et Marie marient 3 enfants à Lotbinière soit Marie-Christine avec Guillaume Mailhot en 1774, Pierre avec Jeanne Bernard en 1779 et Jacques avec Angélique Bernard en 1780. Les Bernard étaient déjà à Lotbinière en 1764. Ils avaient fui l’Acadie au moment de la déportation car ils sont à Québec en 1756.

Le couple Hébert-Chiasson s’était marié à Beaubassin le 17 août 1740. Joseph Hébert est décédé à Deschaillons le 17 février 1803 et son épouse Marie Chiasson le 9 novembre 1809 à St-Pierre-les-Becquets.

Alors qui sont ces Acadiens Joseph Hébert et Marie Chiasson ?

Joseph Hébert est né vers 1720 possiblement à Grand-Pré où ses parents, Jacques Hébert et Jeanne Gautrot, s’étaient mariés en 1701. Il était le frère de Madeleine qui avait épousé Paul Arsenault (Abraham & Jeanne Gaudet) à Beaubassin (Acadie) le 28 juillet 1732. Ces derniers étaient aussi venus à Québec où on les retrouve en 1757. Ils sont passés par Lotbinière mais sans s’y fixer. Ces Acadiens qui sont passés et, pour certains, qui sont restés à Lotbinière, étaient plus ou moins parents; Michel Gaudet & Madeleine Arsenault; Jean Bernard & Françoise Richard dont la sœur Jeanne Bernard avait épousé Jacques Hébert, frère de Joseph. Les ancêtres Hébert provenaient de Martaizé dans le département de la Vienne en Poitou-Charentes.

Quant à Marie Chiasson, elle était la fille de Jacques Chiasson et Marie-Josette Arsenault qui s’étaient mariés le 10 janvier 1719 à Beaubassin (Acadie). Elle était née vers 1720 car on déclare qu’elle avait 89 ans lors de son décès en 1809. Les Chiasson étaient de la région de La Rochelle dans l’ancienne province de l’Aunis.

La descendance Hébert dans Lotbinière a d’abord été assurée par le mariage de Jacques avec Angélique Bernard, fille de Jean et Françoise Richard, le 16 octobre 1780 à Lotbinière. Son frère Pierre, qui avait épousé Jeanne Bernard le 15 novembre 1779 à Lotbinière, n’a pas eu de descendance. Jeanne Bernard était veuve de Pierre Hébert (fils de Jacques Hébert et Anne Arsenault). Ce premier mariage avait eu lieu le 25 janvier 1755 à Beauséjour (Acadie).

On compte 11 enfants au couple Jacques Hébert-Angélique Bernard. Seul Pierre-Firmin a assuré la descendance mâle de par son mariage avec Geneviève Hamel. 

Plusieurs années plus tard, on voit arriver un nouveau couple Hébert dans Lotbinière, il s’agit d’Ambroise Hébert et Marie Poirier. Ambroise est le fils de Jacques Hébert et Anne Arsenault, donc neveu de Joseph Hébert.

Ambroise Hébert est né vers 1750 et n’avait donc que 5 ans lors de la Déportation qui a débuté en 1755. D’abord déportés à Savannah dans l’état de la Georgie où ils débarquèrent au début décembre 1755, Jacques et Anne doivent passer un premier hiver sur une terre bien étrangère. Le printemps suivant, ils quittèrent cette terre, sur l’ordre du gouverneur qui ne voulait pas d’eux, et aboutirent à Sandwich dans le sud du Massachusetts. On distribua les familles dans les villages des alentours et les Hébert se retrouvèrent à Dartmouth. Ils y demeurèrent 7 ans. Suite au Traité de Paris en 1763, les familles purent revenir dans les possessions françaises et c’est comme ça qu’ils se sont retrouvés à l’Île de Miquelon. Terre de misère, ils ne peuvent subsister que par la pêche.    

Mariés dans l’Île de Miquelon le 11 janvier 1774, Ambroise et Marie durent de nouveau s’exiler, cette fois c’est à La Rochelle en France qu’ils se sont retrouvés à l’automne 1778 suite à un nouveau conflit en la France et l’Angleterre. Suite au Traité de Versailles en 1783, ils purent revenir en Amérique, de nouveau à Miquelon. Pendant ce temps, plusieurs enfants sont nés. Son père, Jacques Hébert, est décédé à La Rochelle le 28 juin 1779. Quant à sa mère Anne Arsenault, elle est décédée à Miquelon le 7 octobre 1784.

Ils semblent arriver à Lotbinière vers 1789/1790 car un premier baptême est enregistré à Lotbinière le 16 septembre 1790. D’autres enfants ont suivi dont Pierre (1792), Pélagie (1795) et David (1799). Les trois enfants aînés de la famille étaient nés à Miquelon soit Louis (1775), Marie-Rosalie (1776) et Joseph (1778). Jean-Baptiste (1781) et Victoire (1783) sont nés à La Rochelle. Finalement, deux autres enfants sont nés à Miquelon soit Modeste-Victoire (1785) et Louis-Ambroise (1788).

Ambroise est décédé à Lotbinière le 10 février 1804 âgé de 55 ans. Marie Poirier est décédée le 5 juillet 1843 à Lotbinière âgée de 89 ans. Elle était la fille de Claude Poirier et Marguerite Cyr et était née vers 1754 probablement à Beaubassin. Cette famille Hébert a porté le surnom de Miclon dû à leur origine de l’île de Miquelon. Ambroise avait sûrement une certaine instruction car il savait signer son nom comme on peut le voir lors du baptême de sa fille Marguerite en 1790 :

La descendance Hébert dans Lotbinière et Leclercville est due à plusieurs mariages; d’abord celui de Joseph avec Françoise Bernard le 13 janvier 1807. C’est l’ancêtre de Chéri, Eleusippe et Antoine Hébert. Ensuite on a le mariage de Pierre avec Julie St-Onge le 8 février 1814. Il s’est remarié à Félicité Beaudet dit Ducap le 7 juillet 1840. Cette famille est partie s’établir à Deschailllons. Finalement ce fut le mariage de Jean-Baptiste avec Véronique Marcotte le 9 août 1814. Louis-Ambroise est décédé à l’âge de 23 ans lors d’affrontements dans la guerre de 1812 avec les Américains. Du côté des filles, Marie-Rosalie se maria, une première fois, à Joseph Bélanger le 9 janvier 1810 et en secondes noces à François Lemay dit Poudrier le 17 juillet 1817. Modeste-Victoire épousa Pierre Bélanger, le frère de Joseph, le 27 juillet 1807. Pélagie resta célibataire.

Élisabeth dite Élise Hébert, fille d’Eleusippe Hébert et de Césarine Bernard et arrière-petite-fille de Joseph Hébert et de Françoise Bernard. Elle est née le 20 septembre 1884 à Ste-Emmélie (Leclercville). Elle a épousé Agapit Lemay le 8 janvier 1912 dans la même paroisse. Elle est décédée le 28 mars 1979. 

Références

Le grand arrangement des Acadiens au Québec, Adrien Bergeron, Éditions Élysée, 1981

Histoire de notre famille, Georges Hébert, prêtre, Lévis, 1964

Banque iconographique de la Société Patrimoine et histoire des seigneuries de Lotbinière (PHSL)
www.ancestry.ca
www.genealogiequebec.com

Daigle

par Claude Crégheur

Voilà bien une famille dont le patronyme ne suggère pas une origine germanique. Et pourtant, l’ancêtre Johann Deigne/Degme fut l’un des rares étrangers à la France à venir s’installer en Nouvelle-France vers 1668. Il est probable qu’il soit arrivé comme matelot. Étant de religion luthérienne, il a dû abjurer cette hérésie le 6 décembre 1668 à Québec. Mgr de Laval ne voulait sûrement pas d’un protestant dans sa ville car cette abjuration n’avait rien à voir avec le fait qu’il aurait voulu se marier étant donné que cet événement ne se produira qu’en 1685. Il est vraisemblablement originaire de Vienne en Autriche. Lors de son mariage, on apprend qu’il était le fils de Georg Deigne et Maria Chavin. À cette époque, Wien (nom allemand de Vienne) est la capitale du Saint-Empire romain germanique. Et la Guerre de Trente Ans (1618-1648) crée beaucoup de remous et de tension entre les catholiques et les protestants et l’Empire sort de cette guerre complètement dévasté. Johann est né vers 1649, à la fin de cette guerre. C’est donc dire qu’il était très jeune lorsqu’il est arrivé en Nouvelle-France.

Vienne vue du ciel depuis le Nord.
Copie à l'identique datant de 1640 d'une première gravure de 1609.
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Vienna_austriae_detail.jpg

Il s’est marié le 5 novembre 1685 à Charlesbourg et la veille, il s’était rendu, avec sa future épouse Marie-Anne Proteau (Etienne & Marguerite Seguin), chez le notaire Paul Vachon pour contracter mariage. Le couple s’est installé au Bourg-Royal où Ils ont eu 7 enfants entre 1686 et 1698.

Moulin des Jésuites à Charlesbourg (www.trait-carre.org)

Jean (1686-1686)

André (1688-1727) a épousé Marie-Thérèse Proulx le 9 novembre 1711 à Neuville

Jacques (1691-1731) a épousé Catherine Aubier vers 1717 en Martinique

Etienne (1693-?) a épousé Suzanne Desperon en 1722 en Louisiane

Jean (1694-?)

Marie (1696-?) a épousé Louis Richard le 13 juillet 1716 à Québec

Jean-Baptiste (1698-?)

Jean Deigne dit Lallemand est décédé à l’Hôtel-Dieu de Québec le 26 août 1699 âgé d’environ 50 ans. Sa veuve s’est remariée à Charlesbourg le 16 juillet 1703 avec Pierre Vilde dit Lespagnol, avec qui elle a eu 3 autres enfants. Finalement, elle a convolé en troisième noces avec Nicolas Cornière le 17 août 1716 à Québec. Marie Proteau est décédée le 17 décembre 1742 à Québec âgée d’environ 80 ans.

Les Daigle en Louisiane

Je reprends ici un texte tiré du site http://www.genealogie.org/famille/daigle/descendance-qc-louisianaise.htm
sur la descendance Daigle dit Lallemand en Louisiane.

On ne sait pas dans quelles circonstances, mais on retrouve Étienne en Louisiane d’abord par son mariage à Suzanne Desperon en 1722 puis à la Côte des Allemands (région qui borde le Mississipi des deux côtés à quelques 30 kilomètres au nord de la Nouvelle-Orléans) en 1724. Marie-Josephe, sa fille aînée, épouse un Français de Grenoble, Jacques Roman, et leur descendance constituera l’aristocratie créole de l’époque : riches propriétaires fonciers, juges, diplomates et même gouverneur de la Louisiane. En effet, André-Bienvenu Roman, petit-fils de Marie-Josephe a été élu à deux reprises à ce poste avant la guerre de Sécession. Son frère Jacques-Télesphore a fait construire pour son épouse le riche domaine de plantation qu’on a nommé Bonséjour et qui fait face au Mississippi à Vacherie au sud-ouest de Baton Rouge. Alfred, fils d’André Bienvenu a été juge, écrivain (biographe du Général P.T. Beauregard) et éditeur. Un herbier d’algues séchées datant de 1876 fait d’ailleurs partie du fonds d’archives de l’association Daigle dit Lallemand.

Deux fils d’Étienne «Marlborough», Étienne II et François, perpétuent la descendance en Louisiane pour le premier et, possiblement, en Arkansas pour le second. Par contre, Étienne III épouse Marie-Anne Taillon au fort Saint-Louis, Missouri. Cette famille revient en Louisiane vers 1800 et s’établit à Opelousas dans St Landry Parish. Leurs descendants sont parmi les premiers défricheurs de Church Point (Acadia Parish, au sud d’Opelousas) où l’on retrouve le plus de familles Daigle dit Lallemand en Louisiane. Notons ici que le plus grand défenseur de la langue Cajun de Louisiane a été Monseigneur Jules Daigle (dit Lallemand). En 1984, il a publié son Cajun Dictionary et, en 1992, le Cajun Self-Taught, une étude de fond sur les mots et les phrases de la langue Cajun.

Pour plus d’informations communiquez avec l’Association de la Famille Daigle (site louisianais ) : www.lloyddaigle.tripod.com

Les Daigle en Lotbinière

C’est par son fils André que sa descendance s’est retrouvée à St-Antoine-de-Tilly et que le nom Daigle dit Lallemand y a pris racine. Il a épousé Marie-Thérèse Proulx (Jean Prou et Marie-Catherine Pinelle) le 9 novembre 1711 à Neuville. Des jumeaux sont baptisé à Neuville en 1713 et à partir 1714, on retrouve la famille à St-Antoine-de-Tilly. Ils ont eu 8 enfants :

Marie-Thérèse (1713-1713)

François de Sales (1713-1713)

Charles-François  (1714-1769) a épousé Marie-Anne Roger le 4 février 1737 à St-Antoine-de-Tilly

Marie-Françoise (1716-1755) a épousé Jacques Costé le 24 avril 1747 à St-Antoine-de-Tilly

Joseph (1719-1778) a épousé Marie-Geneviève Boucher le 13 novembre 1741 à St-Nicolas

Marie-Thérèse (1721-1758) est restée célibataire

Jean-François (1723-1799) a épousé Marie-Marguerite Boucher le 22 février 1751 à St-Antoine-de-Tilly. S’est remarié à Marie-Augustine Bergeron le 3 août 1778 à St-Antoine-de-Tilly

Jacques (1726-1798) a épousé Marie-Félicité Baron le 26 février 1748 à St-Antoine-de-Tilly. S’est remarié à Marie-Louise Martel le 1er mars 1756 à St-Antoine-de-Tilly. Cette famille est partie s’installer à St-Denis-sur-Richelieu

André est décédé le 11 avril 1727 alors que son épouse Marie-Thérèse l’a suivi dans la mort beaucoup plus tard soit le 24 octobre 1758, elle était née le 16 août 1690 à Neuville.

Les quatre fils d’André et de Marie-Thérèse ont perpétué le nom Daigle dit Lallemand. Le dit Lallemand est finalement tombé pour ne laisser place qu’à Daigle dans notre région. On les retrouve dans toutes nos municipalités.

On pourrait peut-être se plaire à croire que certains descendants de Johann Deigne/Degme avaient la fibre marine car plusieurs Daigle de Saint-Antoine-de-Tilly ont gagné leur vie en sillonnant le fleuve. On peut nommer Jean-Baptiste (1876), Baptiste (1888), Xénophon (1895), Omer (1914) et Adalbert (1959).

Quelques photos

On voit ici Paul Daigle, fils de Nérée Daigle et Odiana Auger en train d’aiguiser son sciotte. Nous sommes en 1942 à St-Édouard-de-Lotbinière.

PHSL photo 511
Albert Daigle (1880-1948) a été le premier à posséder un autobus qui faisait la navette entre Ste-Croix et Lévis dans les années 30-40. Il a aussi été boulanger à Ste-Croix.

PHSL photo 1237
Antoinette Daigle (1896-1980), elle fut infirmière et gérante de banque. Elle fut également la première femme à posséder une automobile à Laurier-Station. Elle avait épousé Omer Boutin, commerçant, le 24 octobre 1935 à St-Flavien.

PHSL photo 3452
Henri Daigle (1905-1963) et Régina Roy (1906-2003) partent en voyage de noce suite à leur mariage le 2 octobre 1928 à St-Flavien. À cette époque, le train est largement utilisé pour tout voyage. Henri était le frère d’Antoinette Daigle ci-dessus.

PHSL photo 3458

Références

Banque iconographique de la société Patrimoine et histoire des seigneuries de Lotbinière (PHSL)
www.ancestry.ca
www.genealogiequebec.com

Et du fleuve jusqu’à la fin des terres…1702-2002 Saint-Antoine-de-Tilly, Lise Drolet-Michaud, Solange Bergeron, La Plume d’Oie Édition, 2002

Dictionnaire des souches allemandes et scandinaves au Québec, Claude Kaufholtz-Couture et Claude Crégheur, Éditions Septentrion, 2013

Croteau

par Claude Crégheur

Le couple Vincent Croteau et Jeanne Godequin, une Fille du Roy, a laissé une nombreuse descendance à St-Antoine-de-Tilly et ses environs par pas moins de cinq de leurs fils; Louis, Charles, Nicolas, Pierre et Jacques.

Gauche : St-Martin sur Renelle
Droite : Cathédrale Notre-Dame d'Amiens

Vincent Croteau était le fils d’André Croteau et Marguerite Méteyer et originaire de St-Martin-sur-Renelle dans l’évêché de Rouen en Normandie. Quant à Jeanne Godequin, elle était la fille de Jacques Godequin et Jeanne Dupuis et originaire de la paroisse Notre-Dame à Amiens en Picardie. Vincent et Jeanne ont passé un contrat de mariage chez le notaire Romain Becquet le 22 septembre 1669 à Québec. Ils s’installent à Sillery qui n’était encore qu’une forêt avec quelques habitations. Les premières années sont difficiles pour le couple étant loin des habitants de Québec. Huit enfants naissent de ce mariage : Jeanne (1670), Louis (v. 1671), Laurent (1674), Nicolas (1677), Jean (1679), Charles (v. 1683), Marie-Anne (1685), Pierre (1687), Marie-Louise (1692).

Probablement dès la fin de l’été 1685, on les retrouve à Neuville car Marie-Anne y est baptisée en septembre. Lorsque Marie-Louise est baptisée en 1692 à Québec, les parents sont dits de Villieu, seigneurie qui incluait St-Antoine-de-Tilly à cette époque. Voici les mariages des enfants :

• Marie-Jeanne mariée à Antoine Bessière le 26 novembre 1685

• Louis marié à Marie-Louise Bordeleau le 22 novembre 1695 à Neuville; il se remarie à Marie-Angélique Godin le 1er septembre 1721 à St-Antoine-de-Tilly

• Charles marié à Suzanne Mesny le 2 mai 1709 à Ste-Famille, Île d’Orléans; il s’est remarié à Marie Dion le 13 octobre 1710 à St-Nicolas

• Nicolas marié à Catherine Mesny le 11 novembre 1709 à Ste-Anne-de-Beaupré

• Pierre marié à Marie Chartré le 29 avril 1715 à Charlesbourg

• Jacques marié à Marie-Charlotte Dupont le 11 octobre 1728 à St-Antoine-de-Tilly

• Marie mariée à Jacques Genest le 22 novembre 1733 à St-Antoine-de-Tilly

Sur la carte de Gédéon de Catalogne datant de 1709, on y voit 2 terres concédées à Louis et Nicolas Croteau. Et dans le fief Maranda, on retrouve Charles, Jacques et Pierre. Tous les garçons ont laissé une descendance dans la région. 

On n’a pas réussi à trouver l’acte de sépulture de Vincent Croteau mais on sait qu’il est déjà décédé lorsque son épouse Jeanne Godequin est inhumée le 4 octobre 1727 à St-Antoine-de-Tilly. On la dit âgée de 80 ans et ayant reçu les sacrements de pénitence et d’extrême-onction «étant tombée en paralysie».  

Les Croteau comptent parmi les familles les plus importantes de St-Antoine-de-Tilly ayant occupé différentes tâches dans la communauté comme Égésippe Croteau, président de la municipalité scolaire de 1899 à 1900. Et que dire d’Armand, Désiré et Lucien Croteau qui ont fait partie des fiers navigateurs qui ont sillonné le fleuve dans les années 50. 

Quelques photos

On fait du théâtre à St-Apollinaire vers 1920. On voit ici Rachel Croteau (1902-1992) en Jeanne d’Arc. Elle a épousé Héliodore Croteau le 11 mai 1932 à St-Apollinaire.

PHSL photo 300

Le labourage se fait avec des bœufs à Notre-Dame-du Sacré-Cœur d’Issoudun sur la terre de Roméo Croteau dans les années 50. On voit ici Adrien et Roland Croteau.

Certains se souviendront du salon de barbier de M. Odilon Croteau à Ste-Croix. Également marchand, Odilon a vu le jour le 30 mai 1889 à Ste-Croix, du mariage d’Omer Croteau et de Délima Boisvert. Il a épousé Catherine Laliberté, fille d’Arthur Laliberté et de Mélanie Méthot, le 6 octobre 1919 à Ste-Croix. Il a exercé la profession de barbier toute sa vie. Il est décédé le 2 février 1966 à Ste-Croix. Sur cette photo, il est en train de couper les cheveux de Cyrille Desruisseaux (1899-1978).

Les Croteau ont donc habité ces lieux sur plusieurs générations en s’installant de plus en plus dans les paroisses du sud de Lotbinière. On les retrouve maintenant à travers le Québec, le Canada et même les États-Unis.

Références :
http://www.rouen-histoire.com/Eglises_Rouen/St-Martin-_Renelle.htm
http://picardia.eklablog.com/notre-dame-d-amiens-1-a60080085
Banque iconographique de la société Patrimoine et histoire des seigneuries de Lotbinière
Et du fleuve jusqu’à la fin des terres…1702-2002 Saint-Antoine-de-Tilly, Lise Drolet-Michaud, Solange Bergeron, La Plume d’Oie Édition, 2002
www.ancestry.ca
www.genealogiequebec.com

Benoit dit Abel (Habel)

par Claude Crégheur

Nous avons ici le cas où un prénom est devenu patronyme. L’ancêtre de tous les Abel/Habel s’appelait Abel Benoist et provenait de St-Hermand, évêché de Luçon en France. Cette commune a été fusionnée avec Ste-Hermine en 1808.

La forteresse s’appelait en ce temps-là, la tour et/ou château de Saint-Hermand. En effet, la seule église du bourg, était dédiée à Sancti Hermetis (Saint Hermand). Il reste quelques vestiges de cette petite église, situés place Clemenceau.

Bien des années plus tard, au XIVe siècle, la chapelle du château fut érigée en paroisse, sous le vocable de Sainte-Hermine. Ce changement de saint patron fut effectué par le seigneur du château, pour une raison que l’on ignore. Le bourg le plus proche du château prit donc le nom de Sainte- Hermine et la partie du bourg la plus éloignée garda le nom de Saint-Hermand. Il fallut attendre la Révolution pour voir la ville de nouveau réunie. En effet, la commune de Saint-Hermand disparut le 5 Fructidor an VIII, (le 24 août 1800). Un décret impérial la raya de l’existence.

On ne connait pas sa date d’arrivée en Nouvelle-France mais il a épousé Marthe Pointel, une Fille du Roy, originaire de St-Symphorien, évêché de Tours en Touraine, le 9 novembre 1665 à Château-Richer. 

Ils ont eu 5 enfants entre 1666 et 1674 alors que Marthe décéda suite à l’accouchement du dernier enfant. Ce sont Jeanne (1666), Jeanne (1670), Pierre (1671), Marie (1673) et Noël (1674). Entre 1666 et 1670, la famille déménagea à Ste-Famille, Île d’Orléans. La descendance ne fut assurée que par le mariage de Pierre à Marie Dionne (Antoine & Catherine Ivory) le 9 novembre 1694 à Ste-Famille, I.O. 

Marthe Pointel est décédée le 10 septembre 1674 âgée seulement de 33 ans alors qu’Abel Benoist est décédé le 4 décembre 1687 âgé de 63 ans.

Pierre Benoist et Marie Dionne ont quitté l’Île d’Orléans entre 1704 et 1707 pour aller s’installer à Cap-Santé. Un peu plus tard, la famille s’est installée à Deschambault et c’est là qu’on voit apparaître dans les registres le patronyme Abel avec Pierre Benoist comme prénom. Neuf filles se marièrent entre 1720 et 1731 à Deschambault et Neuville :

• Marie-Anne née le 26 juillet 1695 à Ste-Famille, Île d’Orléans. A épousé Jean Champagne le 11 novembre 1715 à Deschambault.

• Marie-Angélique née le 23 janvier 1697 à Ste-Famille, Île d’Orléans. A épousé Jean Denevers dit Boisvert le 22 juillet 1725 à Deschambault.

• Marguerite née le 29 juin 1699 à Ste-Famille, Île d’Orléans. A épousé Louis Chaillé le 23 septembre 1720 à Deschambault.

• Geneviève née le 29 juin 1701 à Ste-Famille, Île d’Orléans. A épousé Jean-Baptiste Perron le 30 octobre 1724 à Deschambault.

• Angélique née le 7 juin 1704 à Ste-Famille, Île d’Orléans. A épousé Joseph Biron le 27 juillet 1723 à Deschambault.

• Marie-Josephe née le 10 avril 1707 à Cap-Santé. A épousé Jean Chaillé le 14 novembre 1729 à Deschambault.

• Marie-Louise née le 7 mars 1709 à Cap-Santé. A épousé Ignace Constancineau le 6 février 1730 à Neuville.

• Élisabeth-Ursule née le 15 janvier 1711 à Cap-Santé. A épousé Claude Nau le 11 juillet 1729 à Deschambault.

• Catherine née le 26 mars 1713 à Deschambault. A épousé René Nau le 23 avril 1731 à Deschambault.

• Jean-François né le 4 mai 1715 à Deschambault. A épousé Marguerite Marcotte le 6 novembre 1739 à Deschambault.

NB Il pourrait avoir confusion entre les 2 filles prénommées (Marie) Angélique car nous avons 1 mariage sous le prénom de Marie-Angélique et 1 mariage sous le seul prénom de Marie. Les âges déclarés lors de leurs décès portent aussi à confusion car Marie, épouse de Jean Denevers est décédée en 1730 âgée de 30 ans donc née en 1700; et Marie-Angélique, épouse de Joseph Biron, est décédée en 1733 âgé de 30 ans donc née en 1703. 

Pierre Benoist dit Abel est décédé le 31 décembre 1724 alors que son épouse Marie Dionne est décédée le 9 février 1736, tous les deux à Deschambault. 

Il est intéressant de voir la signature de Pierre Benoist lors du mariage de sa fille Marguerite en 1720 

Finalement, c’est le dernier de la famille, prénommé Jean-François, qui s’est marié le 6 novembre 1739 avec Marguerite Marcotte, qui va donner suite à la descendance avec leurs 12 enfants. Ils ont toujours demeuré à Deschambault. 

C’est par le mariage de leur fils François à Marie-Charlotte Gauthier (Augustin & Marie-Charlotte Hamel) le 11 novembre 1776 à Ste-Croix qu’on voit arriver les Abel sur la rive sud. Les 2 premiers enfants sont baptisés à Deschambault mais la famille semble déménager à Lotbinière vers 1780/81 car une fille, Marie-Charlotte, y est baptisée le 14 juin 1781. C’est aussi le curé de Lotbinière Jean-Baptiste Gatien qui ajoute la lettre H au patronyme Abel ce qui donnera naissance aux familles Abel et Habel. Le couple Abel-Gauthier a eu 14 enfants. Marie-Charlotte Gauthier n’a pas eu la chance de voir grandir tous ses enfants étant décédée le 13 décembre 1805 à Lotbinière âgée de 49 ans (née 31 mai 1756 à Ste-Croix). Moins de 2 ans plus tard soit le 29 septembre 1807, François se remariait à Marie-Roger Blanchette, fille de Pierre Blanchette et Marthe Cloutier de St-Roch-des-Aulnaies, avec il a eu 3 autres enfants. François est décédé à Lotbinière le 2 octobre 1833 et Marie-Roger est décédée le 19 septembre 1846 à Lotbinière également.

C’est ainsi que les familles Abel et Habel vivent à Lotbinière et les environs depuis plusieurs générations. 

Wilfrid Abel (Philias & Célarine Boucher) et Cécile Beaudet (Ernest & Ernestine Vidal)  se sont mariés le 26 juin 1923 à Lotbinière. 

Lors du 25e anniversaire de leur mariage, le seigneur Alain Joly-de-Lotbinière et son fils Edmond, étaient présents aux festivités comme en font foi ces découpures tirées de la revue The Standard, édition du 31 juillet 1948:

Léandre Abel, constructeur de bateaux

Léandre Abel (1821-1908) était le fils de David Abel et Cécile Auger, il avait épousé Marie-Josephe Bélanger (1826-1911), fille de Joseph Bélanger et Catherine Lemay, le 13 février 1855 à Lotbinière. 

Il construisit quatre bateaux : le « Petit Lotbinière », le « Marie-Louise », le «Lotbinière» et le «St-Louis» (photo ci-dessous). Il mit ce vapeur à aube au service de la population pour les voyages à Québec au prix modique de 50 ¢ et à Montréal pour 1 $. Cela ne permit pas de faire fortune. Il acheta un cinquième bateau qui brûla au quai et acheva de le ruiner. N’empêche qu’il fut navigateur toute sa vie durant. Son fils Mathias (1856-1897) en fut le capitaine.

PHSL photo 846 Le «St-Louis»

Références :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Sainte-Hermine
www.ancestry.ca
www.genealogiequebec.com
St-Louis-de-Lotbinière 1724-1974
Banque iconographique de la société Parimoine et histoire des seigneuries de Lotbinière (PHSL)