Tilly

Aussi appelée de Villieu

Histoire de la seigneurie

Le 29 octobre 1672, l’intendant Jean Talon concède, au nom du roi, au sieur Claude-Sébastien de Villieu, lieutenant de la compagnie de Berthier du régiment de Carignan; « en considération des bons et louables services qu’il avait rendus à Sa Majesté en différents endroits, tant en l’ancienne que dans la nouvelle France… de l’estendue des terres qui se trouveront sur le fleuve Saint-Laurens depuis les bornes de celles de M. de Lauzon jusques a la petite rivière dite de Villieu, icelle comprise, sur une lieue et demye de profondeur.» Cette concession était faite aux conditions ordinaires, c’est-à-dire à la charge de la foi et hommages et avec l’obligation de tenir et de faire tenir feu et lieu sur la dite seigneurie.

Le recensement de 1681 donne comme renseignements qu’il y a 5 familles. Les premiers colons de Villieu : Adrien Hayot, Nicolas Delahaye, Pierre Lambert, Pierre Bourgoin et Benoît Boucher, comptant 15 habitants, installés à Villieu, avec 28 arpents en valeur. En 1683, Mgr de Saint-Vallier nous apprend que la population, loin d’augmenter, « avait diminué de 5 âmes et qu’il n’y avait plus que 4 familles et 10 âmes dans la seigneurie de Villieu. »

Seigneurie de Tilly

Le 31 août 1700, Claude-Sébastien de Villieu, écuyer-capitaine, commandant une compagnie des troupes du détachement de la marine entretenue par Sa Majesté à l’Acadie, avait acquis les droits de son frère Pierre de Villieu. Il vendait ensuite à Pierre-Noël LeGardeur, sieur de Tilly, lieutenant dans les troupes de la marine; « la terre, fief, justice et seigneurie de Villieu avec les cens, rentes, et autres droits, même les arrérages dus par les tenanciers. » La vente était faite pour le prix de trois mille livres, monnaie du pays, payable deux mille livres comptant, et la balance dans une année. La seigneurie de Villieu prit dès lors le nom de Tilly.

Pierre-Noël LeGardeur de Tilly était alors âgé de 48 ans. Il avait épousé en deuxième mariage Madeleine Boucher, une des filles du gouverneur des Trois-Rivières, Pierre Boucher, et en avait eu une nombreuse famille. L’année même de son acquisition, il vint s’établir à Tilly. C’était un homme énergique et il se mit résolument à l’œuvre pour coloniser son beau domaine.

Église Saint-Antoine de Pade

Le seigneur de Tilly commença par construire une chapelle. Dès 1702, on y faisait les offices. Elle était en bois. On n’est pas absolument fixé sur le site exact de cette chapelle. Une tradition orale veut qu’elle ait été bâtie au pied de la falaise, à quelques arpents de l’église actuelle; d’autres soutiennent qu’elle s’élevait à la pointe Aubin, sur la terre jadis possédée par M. José Lallemand.

Église en colombage recouverte de bois et de paille
des premiers temps de la colonie.

La seigneurie de Tilly fut d’abord desservie par M. Honoré Hurette, missionnaire récollet, qui décéda en mars 1724. Il était donc tout naturel qu’il mît le nouveau temple sous le patronage de saint Antoine de Padoue (Pade) qui est un des plus grands saints de l’ordre de saint François.

Sous la vigoureuse impulsion du seigneur LeGardeur, la population de Saint-Antoine-de-Tilly ne tarda pas, à augmenter. On constata bientôt que la petite église en bois ne répondait pas aux besoins de la paroisse. Il fallut donc songer à rebâtir ailleurs. Le 30 juin 1712, Pierre-Noël LeGardeur, écuyer, seigneur de Tilly, et Madeleine Boucher, son épouse, donnaient à la fabrique de Saint-Antoine-de-Tilly, un arpent de terre de front « sur la profondeur que la seigneurie peut avoir », joignant d’un côté au nord-est à Desrosiers, cordonnier, et de l’autre à Jacques Baron, père, pour y bâtir une église et un presbytère. Cette donation était faite à la condition que les donateurs et leurs enfants soient enterrés dans l’église aux frais de la fabrique.

Il devait s’écouler plusieurs années encore avant que la fabrique de Saint-Antoine-de-Tilly puisse utiliser le don généreux du seigneur LeGardeur et de son épouse. La mort du principal donateur survenue le 15 août 1720, et le peu de fortune de la plupart des habitants de Saint-Antoine-de-Tilly ne furent probablement pas étrangers au long retard apporté à la reconstruction de l’église.

Toutefois, en 1721, la petite chapelle de bois tombait littéralement en ruines. Les marguilliers de l’œuvre et fabrique de Saint-Antoine-de-Tilly, Jean Cauchon, Pierre Lallemand et Jean Grenon se décidèrent enfin de rebâtir l’église et de construire un presbytère. Ils présentèrent à cet effet une requête à l’intendant le priant d’ordonner aux habitants de la paroisse de s’assembler afin de nommer quatre d’entre eux pour faire un état estimatif des dépenses pour ces constructions, et ensuite établir la répartition de ce que chacun serait tenu de contribuer.

Le 19 mai 1721, l’intendant Bégon rendait son ordonnance. Les habitants de Saint-Antoine-de-Tilly avaient ordre de s’assembler pour décider s’ils devaient :

1 — réparer la vieille chapelle ou construire une église nouvelle;
2 — construire en bois ou en pierre;
3 — choisir quatre habitants chargés de faire l’état estimatif du coût des travaux; ou
4 — fixer la répartition.

Les paroissiens de Saint-Antoine-de-Tilly se réunirent et décidèrent de rebâtir en pierre et sur le terrain donné par le sieur Le Gardeur, à quelques pieds au nord de l’église actuelle. Commencés dans l’été de 1721, les travaux furent terminés à l’automne de la même année. Le 23 août 1721, l’intendant de la Nouvelle-France émet une ordonnance condamnant 11 paroissiens, dont « la veuve de Louis Rognon, Marie-Anne Grenon », « à payer au marguillier en charge de la paroisse, la somme qu’ils doivent pour payer la bâtisse du presbytère de ladite paroisse. » L’église servira au culte pendant 67 ans seulement. En 1788, une nouvelle construction remplacera l’édifice actuel.

Le 20 septembre 1721, M. de Vaudreuil, gouverneur et lieutenant-général de la Nouvelle-France, Mgr de Saint-Vallier, évêque de Québec, et M. Bégon, intendant, déterminaient le district et l’étendue de chacune des paroisses de la Nouvelle-France. Du fief de la côte de Lauzon jusqu’au fief de Sainte-Croix. L’étendue de la paroisse de Saint-Antoine-de-Tilly était donc de trois lieues et un quart de front sur le fleuve Saint-Laurent, et une lieue et demi de profondeur.

Église Saint-Antoine de Pade

Après le décès de Pierre-Noël LeGardeur, le 15 août 1720, son épouse, Madeleine Boucher effectue son premier devoir de seigneur. Elle se rend à Québec rendre foi et hommages à son seigneur et roi devant l’intendant Bégon. Elle pose un genou par terre et se déclare vassale du roi. C’était un geste symbolique par lequel elle doit prouver son engagement envers son roi. Par la même occasion, elle demande à l’intendant Bégon de procéder au dénombrement des censitaires de la seigneurie de Tilly dont elle vient d’hériter.

Cet autre devoir d’aveu et dénombrement du seigneur est de fournir le dénombrement et le répertoire complet des terres concédées, les noms des censitaires et l’étendue des montants déterminés comme cens et rentes. Le seigneur doit aussi réserver le bois de chêne pour la construction des vaisseaux du roi. Il doit surtout y tenir feu et lieu, c’est-à-dire construire un manoir, y habiter et faire ériger un moulin à farine pour ses censitaires. Ces derniers peuvent vendre leur terre, mais celui qui achète doit concéder au seigneur le douzième du prix de vente. C’est le droit de lot et de vente. Mais si l’on donne la terre de père en fils, on ne doit rien du tout. Les censitaires avaient des redevances envers le seigneur; c’est ce qu’on appelait les cens et rentes qui devaient être payées une fois par année à la Saint-Martin, le 11 novembre et parfois on pouvait attendre à la Saint-Michel.

La plupart de ces vaillants défricheurs ont permis aux familles de se multiplier et de contribuer à la fierté du beau comté de Lotbinière.

Manoir seigneurial de Tilly bâti en 1786
par le seigneur Jean-Baptiste Noël.
Photo - Fonds de la Société du patrimoine de Saint-Antoine-de-Tilly

Répartition des familles de Saint-Antoine-de-Tilly

En étudiant le résultat du dénombrement terminé en 1723, on remarque que la concession de Jacques Baron, père, apparaît au neuvième rang de la liste. C’est ce même Jacques Baron qui était voisin de la terre appartenant à la fabrique de Saint-Antoine. Le voisin immédiat du côté ouest est son fils Jacques Baron qui avait épousé, le 17 novembre 1721, M.-Anne Grenon, veuve de notre ancêtre Louis Rognon, fils de Michel Rognon dit Laroche. Elle était sage-femme et demeurait à environ six ou sept arpents de l’église. Elle a ondoyé plusieurs nouveau-nés en danger de mort. C’est pourquoi on retrace souvent le nom de la « bonne femme Rognon », « la veuve Rognon », « la bonne femme Baron » dans les registres de la paroisse Saint-Antoine-de-Tilly.

Les recherches ont permis de découvrir qu’à cette date, il n’y avait aucune famille Rognon ayant une concession à ce nom. Ce n’est que quelques années plus tard que les garçons Rognon obtinrent des terres par l’entremise de leurs épouses; les Baron, les Bergeron, les Charest, les Croteau, les Garneau, les Houde, et plusieurs autres.

Maison construite en 1794 sur le chemin Terre Rouge.
Une des concessions de colonisation de la seigneurie de Tilly.
Photo - Collection privée

Vers 1774, nous avons retracé des familles Rognon qui avaient changé leur nom pour celui de Laroche. Nous n’avons toutefois pu trouver la raison de ce changement de nom. Est-ce que, après la conquête par les Anglais, les jeunes Rognon voulurent adopter le nom de soldat de leur ancêtre, Michel Rognon dit Laroche, c’est possible… Le nom de Rognon n’apparaît plus dans les registres de Lotbinière après 1800.

Claudette Laroche

Municipalités de la seigneurie

Lotbinière

Histoire de la seigneurie

La seigneurie de Lotbinière est l’une des rares – sinon la seule – dont le territoire ait été maintenu presque intact pendant trois siècles (de 1672 à 1967) entre les mains des descendants d’une même famille, à travers deux branches, les Chartier et Joly de Lotbinière.

René-Louis Chartier de Lotbinière devient en 1672, le premier seigneur de Lotbinière, territoire correspondant aux limites actuelles de Saint-Louis de Lotbinière. Les agrandissements de 1685, 1686 et 1693 firent tripler l’étendue de la seigneurie. Ce premier seigneur, comme propriétaire terrien et entrepreneur de peuplement, concède les premières terres à l’embouchure de la rivière du Chêne et les terres voisines du Platon. Ainsi, en 1681, seulement onze (11) censitaires sont établis dont huit (8) familles composées de cinquante-cinq (55) personnes formant, en y ajoutant les trois (3) célibataires, une population globale de cinquante-huit (58) âmes. Le nouveau seigneur semblait être peu pressé de s’établir sur sa terre, condition imposée aux titulaires de seigneurie. Ce ne sera qu’aux alentours de 1830 que la seigneurie de Lotbinière verra son seigneur s’établir sur ses terres.

Parmi les premiers colons qui se sont établis ici avant l’an 1700 et qui ont laissé des descendants, on remarque :

  • Pierre Lapointe dit Tousignant (ancêtre aussi des familles Vaudreuil et Noël)
  • Michel Lemay, qui a laissé une marque profonde dans la paroisse.
  • Jean Beaudet, une première famille des plus prospères.
  • Jean Hamel, qui a laissé de nombreux descendants.
  • Daniel de Nevers, ancêtre des Boisvert.
  • Jean Pérusse (c’est sur sa terre qu’a été construite l’église actuelle)
  • Louis Augé dont le fils a possédé le 1er moulin à scie.

En 1709, Louis-Eustache Chartier devient le deuxième seigneur de Lotbinière. L’année 1723 améliorera le sort des censitaires par le premier chemin verbalisé de la seigneurie. De plus, l’acte d’aveu et de dénombrement de 1724 révèle qu’il y avait déjà un commencement de colonisation dans l’arrière-pays.

Selon les dires du Seigneur, il y aurait eu sur son domaine une église et un presbytère, une maison de colombages, une étable et un « moulin à eau faisant farine ». Le nombre de censitaires s’élève à cinquante et un (51).

Moulin du Portage avant l'incendie
Photo 1094 - SPHSL

De son temps, un événement remarquable se passe. Devenu veuf en avril 1723, Monsieur de Lotbinière décida d’embrasser l’état ecclésiastique dans les années qui suivirent. On le retrouvera donc prêtre, doyen de l’église cathédrale et conseiller au Conseil Supérieur de Québec.

À sa mort en 1749, son fils Michel deviendra seigneur de Lotbinière.

Eustache-Gaspard-Alain Chartier de Lotbinière deviendra le quatrième seigneur en 1770 et sera celui qui déploiera le plus d’efforts au développement de sa seigneurie. Il vient en personne visiter son domaine, chose rare du temps de ses prédécesseurs. Notons que ce seigneur avait une résidence secondaire à Montréal et habitait à Vaudreuil puisqu’il avait acheté de son père l’ensemble des seigneuries (Vaudreuil, Rigaud-Vaudreuil (Beauce), Beauharnois) que ce dernier avait acquis lors de son séjour en France.

Tout comme les premiers seigneurs qui n’habitèrent jamais la seigneurie de Lotbinière, mais plutôt Québec, Eustache Gaspard-Alain Chartier de Lotbinière, de passage à sa seigneurie, logeait habituellement chez son chargé d’affaires.

Selon les dires du Seigneur, vers 1814, il y avait à peu près cinq cent quatre-vingts (580) terres, dont quatre cent cinq (405) en bonnes cultures. La population de cet endroit peut être de 1,750 hommes et 1,650 femmes pour un total de 3,400 âmes… Il ajoute qu’il y a six (6) moulins à scie appartenant à des particuliers et six (6) « potasses ». En 1817, le moulin à farine du Portage verra le jour et déjà à cette époque, il y avait fabrication à grande échelle de produits de l’érable. Sous ce règne arriveront des colons qui commenceront le défrichement entre autres des rangs St-Charles et Rivière Bois Clair.

Ce quatrième seigneur meurt en 1822 et sa fille Julie Christine héritera de la seigneurie de Lotbinière.

Julie-Christine Chartier de Lotbinière (19 ans) épouse en 1828, un Suisse, Pierre-Gustave Joly. C’est au cours d’un voyage au Canada, pour des raisons commerciales, qu’il noue des relations amicales avec la famille Chartier de Lotbinière. Pierre Gustave Joly sera l’administrateur de la seigneurie et Julie Christine, la Seigneuresse. Ce sera le premier couple seigneurial à demeurer sur la seigneurie. Après avoir habité quelques années la maison d’un de ses censitaires, il fera construire en 1840, le manoir de la Pointe-Platon sur un terrain acquis des Dames Ursulines.

Manoir du Domaine Joly-De Lotbinière
Photo 983 - SPHSL

L’abbé Édouard Faucher, alors curé de Lotbinière, nous apprend dans son rapport annuel de 1854, que Lotbinière contenait 3,375 âmes, soit quatre cent soixante-dix (470) familles 2,144 communiants et il ajoute qu’il y avait quinze (15) écoles fréquentées par quatre cent cinquante-huit (458) élèves.

Sur la seigneurie pendant cette période, un moulin à scie est construit à l’embouchure de la rivière du Chêne (Ste-Emmélie), une fonderie verra le jour, ainsi qu’une compagnie de bateaux à vapeur.

Julie-Christine seigneuresse de Lotbinière décède en 1887 à l’âge de 77 ans.

En 1860, Henri-Gustave Joly devient propriétaire de toutes les seigneuries. À partir de 1861, ce sixième seigneur entreprend une carrière politique qui se terminera en 1906. Sa tâche seigneuriale se trouvait de beaucoup diminuée depuis 1854 avec l’abolition de la tenure seigneuriale. Par cette abolition, la famille Joly bénéficia ainsi de la propriété de toutes les terres non concédées et d’une rente annuelle payable par le trésor de la Province.

En 1862, la paroisse Saint-Louis de Lotbinière donne naissance à deux (2) nouvelles paroisses: Saint-Edouard et SainteEmmélie de Leclercville. D’après le recensement fait par le gouvernement provincial en 1871, la population atteignait 4,447 âmes réparties comme suit :

Saint-Louis de Lotbinière: 2,129 âmes

Saint-Édouard: 1,197 âmes

Sainte-Émmélie de Leclercville: 1,131 âmes

Henri-Gustave Joly, après le décès de sa mère Julie Christine, dernière représentante de la famille Chartier de Lotbinière fera une demande auprès du gouvernement pour l’autoriser à joindre le titre de Lotbinière au nom familial de Joly.

Grâce à lui, aujourd’hui encore, nous parlons de la Seigneurie Joly de Lotbinière. Il décède en 1907 à l’âge de 79 ans.

Edmond-Gustave Joly de Lotbinière lui succède en 1908. Avec lui, débute une nouvelle activité économique sur son domaine, celle de la mise en valeur de la forêt créée par le besoin de bois de construction et de traverses de chemin de fer.

Une indisposition subite l’enlève à l’affection de sa famille et de ses censitaires en 1911 à l’âge de 52 ans au manoir de la Pointe Platon. Il était seigneur de Lotbinière depuis trois (3) ans seulement.

En 1911, un nouveau seigneur, Alain Joly de Lotbinière. Ce dernier continue l’exploitation forestière sur le domaine seigneurial. C’est ainsi que naîtront Saint-Janvier-de-Joly et Saint-Edmond de Val-Alain.

Gaspé

Histoire de la seigneurie

Le 29 octobre 1672, l’intendant Talon concède une seigneurie à Claude Sébastien de Villieu. Comme ce dernier est d’abord un militaire, il n’avait pas le temps de s’en occuper et sa seigneurie fut vendue par ordre du Gouverneur à Pierre Noël le Gardeur de Tilly le 31 août 1700. Ce dernier travaille à son développement. La fille du seigneur de Tilly, Angélique le Gardeur, qui épousa Aubert de Gaspé, seigneur de Saint-Jean-Port-Joli, devenue veuve, se fit concéder le 25 mars 1738 par l’intendant Hocquart une seigneurie d’une lieue et demi (4 miles par 4 miles) adjacente à la limite sud de la seigneurie de Tilly. Cette nouvelle seigneurie reçoit le nom de Gaspé. L’acquisition représente davantage un investissement foncier et aucun colon ne s’y installe.

Les foins à la faux dans le rang des Moulanges
à St-Apollinaire vers 1905.
Photo 250 - SPHSL

Avec la conquête anglaise de 1760, l’économie du pays subit de profondes modifications. Les nouveaux conquérants deviennent puissants financièrement et travaillent au développement du pays. C’est ainsi que le 27 juin 1798, le petit-fils d’Angélique Aubert de Gaspé, Ignace vend la seigneurie de Gaspé à Sir William Brown, un négociant new-yorkais. Mais, le 29 octobre 1802, elle est revendue à Henry Caldwell déjà propriétaire de la seigneurie de Lauzon.

Comme le développement de la rive du Saint-Laurent est déjà bien avancé, il devient nécessaire de pénétrer à l’intérieur des fiefs à l’arrière de la seigneurie de Tilly, un territoire que ne traverse encore aucun chemin et aucun cours d’eau vraiment navigable. Cependant en 1806, l’ouverture d’une route entre Saint-Nicolas et ce qui deviendra la paroisse de Saint-Gilles de Lotbinière va contribuer à rendre la jeune seigneurie de Gaspé plus accessible à l’établissement de jeunes familles. Ainsi, en 1822, Benjamin Rousseau né le 10 septembre 1797 à Saint-Nicolas se fait concéder une terre de deux arpents par 30 dans la seigneurie de Gaspé (lot 167 du cadastre actuel). Il débute le défrichement de sa terre à l’automne 1823. Il est considéré comme l’un des premiers bâtisseurs de l’actuel village de Saint-Apollinaire. À partir de 1825, la seigneurie de Gaspé compte 54 chefs de famille qui y sont installées.

Madame Damase Roger au rouet dans le rang des Moulanges vers 1905.
Photo 248 - SPHSL

En 1829, suite à la saisie des biens de John Caldwell (fils de Henry) la seigneurie de Gaspé est vendue à Moses Hart, un homme d’affaires de Trois-Rivières. À cette époque, la seigneurie de Gaspé représente un investissement dont on peut tirer profit grâce à sa richesse en bois. Les contrats de coupe de bois sont octroyés à des cultivateurs-bûcherons qui doivent eux-mêmes fournir et entretenir leurs outils, chevaux et bâtiments. Ce système qui s’apparente à la sous-traitance permet donc à leur propriétaire de s’approvisionner en bois sans avoir à investir financièrement. Le fils Moses Hart sera propriétaire de la seigneurie et en tirera les bénéfices jusqu’à l’abolition de la tenure seigneuriale en 1854. C’est aussi le 21 février 1854 qu’a lieu l’érection civile du village de Saint-Apollinaire.

Municipalités de la seigneurie

Duquet

Aussi appelé de Maranda

Histoire de la seigneurie

1672 (3 novembre) Concession d’une seigneurie (60 arpents de front sur 50 arpents de profondeur) par l’intendant Talon à Denis Duquet et à son fils, Pierre Duquet de La Chesnaye.

1687 (12 octobre) Au décès de Pierre Duquet de la Chesnaye, la seigneurie passe à son épouse, Anne Lamarre et à ses enfants.

1708 (20 juillet) Partage de la seigneurie par l’intendant Raudot, une moitié allant à Charles Amyot et Rosalie La Chesnaye Duquet, son épouse, et l’autre moitié allant à Jean-Baptiste Maranda et Angélique La Chenaye Duquet, son épouse.

Vue des Fonds de St-Antoine-de-Tilly,
autrefois la seigneurie de Duquet.
Photo - Fonds de la Société du patrimoine de Saint-Antoine-de-Tilly

1773 (8 août) Donation de sa 1/2 de la seigneurie par Jean-Baptiste Maranda dit Latourette et Catherine-Angélique La Chesnaye Duquet, son épouse, à l’Hôpital général de Québec.

1767 (6 juillet) Vente de la 1/2 de la seigneurie par l’Hôpital général de Québec à François Choret et sa femme, Marie-Angélique Lambert.

1780 (8 mai) Vente de la 1/2 de la seigneurie par François Choret et sa femme, Marie-Angélique Lambert, à Jean-Baptiste Noël.

Maison Henri-Dumais.
Une des plus vieilles demeures encore existantes qui fut jadis une école vers le milieu du 20e siècle.
Photo prise en 1945 - Fonds de la Société du patrimoine de Saint-Antoine-de-Tilly

1789 (8 juillet) Vente de sa partie (1/4) de la seigneurie par Augustin Huot, époux de Marie-Charlotte Côté, à Jean-Baptiste Noël.

1790 (26 février et 9 juin) Vente du reste de la seigneurie par François Huot dit Saint-Laurent, Madeleine Huot dit Saint-Laurent, Jean-Baptiste Huot dit Saint-Laurent et Jean-Marie Huot dit Saint-Laurent à Jean-Baptiste Noël.

1798 (22 août) Par testament, Jean-Baptiste Noël lègue sa seigneurie à son fils Jean-Baptiste-Isaïe Noël.

1814 La seigneurie appartient à Jean-Baptiste-Isaïe Noël.

1854 (18 décembre) Abolition du régime seigneurial.

Vue des Fonds.
Photo - Fonds de la Société du patrimoine de Saint-Antoine-de-Tilly

1857 (18 décembre) La seigneurie appartient aux héritiers de Jean-Baptiste-Isaïe Noël.

Source : Division administrative seigneuriale de Québec-DASQ

Municipalités de la seigneurie

Des Plaines

Aussi appelée Legardeur-Belle-Plaine

Histoire de la seigneurie

1737 (4 janvier) Concession d’une seigneurie (3/4 lieue de front à l’arrière de la seigneurie de Duquet sur 3 lieues de profondeur) par le gouverneur Beauharnois et l’intendant Hocquart à Charlotte Legardeur. (26 mars) Augmentation de la seigneurie par une terre de 74 arpents de front sur 1 lieue et 60 arpents de profondeur enclavée entre la seigneurie de Legardeur-Belle-Plaine et la seigneurie de Sainte-Croix, à l’arrière de la seigneurie de Bonsecours.

1778 (8 juin) Vente de la seigneurie par Charlotte Legardeur à Joseph-Gaspard Chaussegros de Léry.

Une scène typique du défrichage et déssouchage des terres par les premiers colons.
Cette photo à été prise dans la région de la paroisse de Saint-Patrice.
Photo 374 - SPHSL

1737 (4 janvier) Concession d’une seigneurie (3/4 lieue de front à l’arrière de la seigneurie de Duquet sur 3 lieues de profondeur) par le gouverneur Beauharnois et l’intendant Hocquart à Charlotte Legardeur. (26 mars) Augmentation de la seigneurie par une terre de 74 arpents de front sur 1 lieue et 60 arpents de profondeur enclavée entre la seigneurie de Legardeur-Belle-Plaine et la seigneurie de Sainte-Croix, à l’arrière de la seigneurie de Bonsecours.

1778 (8 juin) Vente de la seigneurie par Charlotte Legardeur à Joseph-Gaspard Chaussegros de Léry.

On vient de tuer la poule pour le souper.
Photo 451 - SPHSL

1811 (10 janvier) Vente de sa part de la seigneurie (1/12) par Catherine Chaussegros de Léry, épouse de Jacques-Philippe Saveuse de Beaujeu, à Jean-Baptiste Noël.

1857 (17 décembre) La seigneurie appartient aux héritiers de Jean-Baptiste Noël.

Source : Division administrative seigneuriale de Quebec-DASQ

Municipalités de la seigneurie

Bonsecours

Aussi appelée Pointe-aux-Bouleaux ou Notre-Dame-de-Bonsecours.

Histoire de la seigneurie

1672 (3 novembre) Concession d’une seigneurie (30 arpents de front sur 50 de profondeur) par l’intendant Jean Talon au sieur Mathieu Amyot de Villeneuve.

1687 (16 avril) Mathieu Amyot dit Villeneuve avait retardé de prendre possession de sa concession. Les Ursulines de la seigneurie de Sainte-Croix ayant obtenu une augmentation de leur fief avaient fait par erreur défricher et concéder quelques terres dans la concession de leur voisin. Mathieu Amyot dit Villeneuve ne voulant pas inquiéter ni avoir de contestation avec les Ursulines, se fit concéder par le marquis de Denonville et Champigny, l’étendue de terre non concédée entre la concession appartenant aux Religieuses Ursulines et celle de la veuve Duquet, contenant ladite étendue de terre, soit 74 arpents de front sur 2 lieues de profondeur.

1688 (18 décembre) Au décès de Mathieu Amyot de Villeneuve, la seigneurie passe à sa veuve (1/2) et à ses enfants (1/2).

1701 (5 avril) Vente de la seigneurie par Marie Miville, veuve de Mathieu Amyot de Villeneuve, à Robert Choret.

1709 (12 août) Le Conseil supérieur de Québec ordonne que le quart de la seigneurie doit être rendu à Charles Amyot, maître en barque en la ville de Québec, à charge par lui d’assumer le 1/4 des dettes contractées par la communauté de son père et de sa mère.

1714 (21 août) Vente de 3/4 de la seigneurie (55 1/2 arpents de front sur le fleuve sur 2 lieues de profondeur) par Robert Choret et son épouse, Marguerite Lerouge, à Pierre-Noël LeGardeur de Tilly.

1717 (9 décembre) Vente de leur 1/4 de la seigneurie par les héritiers de Charles Amyot, Étienne Amyot Lincourt, Thérèse-Ursule Amyot, épouse de Jacques Laforcade, Gabriel Amyot de Saint-Jean et Marie-Catherine Amyot, à Pierre-Noël LeGardeur de Tilly.

1720 (13 août) Au décès de Pierre-Noël LeGardeur de Tilly, la seigneurie passe à son épouse, Madeleine Boucher (1/2) et à ses enfants.

1723 (22 juillet) Marie-Madeleine Boucher fait le dénombrement de 20 censitaires demeurant sur la seigneurie.

1727 La seigneurie de Notre-Dame-de-Bonsecours est annexée à la paroisse de Sainte-Croix qui comprend également la seigneurie de Sainte-Croix et la seigneurie de Duquet.

1748 (23 août) Vente de leur partie de la seigneurie par les héritiers de Pierre-Noël LeGardeur de Tilly et de sa femme, Madeleine Boucher (Madeleine-Angélique LeGardeur, veuve de Pierre Aubert de Gaspé (1/6), Charlotte LeGardeur (1/6), Marie-Charlotte LeGardeur, épouse de Jean-Baptiste Fafard de Laframboise (1/6), Nicolas Le Gardeur de Tilly (1/6), Louis-Marie LeGardeur de Tilly (1/6), Catherine Le Gardeur, épouse de Antoine Salvail de Trémont (1/6) à Philippe Noël, officier de milice.

1768 (22 février)-1779 (1 mars) Jean-Baptiste Noël acquiert progressivement les parts des autres héritiers dans la seigneurie.

1798 (22 août) Par testament Jean-Baptiste Noël lègue sa seigneurie à son fils Jean-Baptiste-Isaïe Noël.

1814 La seigneurie appartient à Jean-Baptiste-Isaïe Noël.

1854 (18 décembre) Abolition du régime seigneurial.

1857 (17 décembre) La seigneurie appartient à L. Noël.

Léo-Guy de Repentigny
Les familles Dehornay de Laneuville

Source : Division administrative seigneuriale de Québec-DASQ

Municipalités de la seigneurie

Aucune

Beaurivage

Aussi appelée Saint-Gilles

Histoire de la seigneurie

Le 1er avril 1738, Gilles Rageot, Sieur de Beaurivage et négociant à la place de la Basse-Ville de Québec, obtient du gouverneur de Beauharnois et de l’Intendant Hocquart, le territoire que draine la rivière du Saut de la Chaudière (connue aussi sous le nom de Bras du Sud-Ouest), pour y établir ses trois fils.

La seigneurie comprend un quadrilatère de plus de six lieues de longueur dans la direction nord-sud, par trois lieues et demie de largeur, auquel s’ajoute au sud, un triangle dont la base est de huit milles avec sommet s’enfonçant de six milles dans les terres de Broughton. Cela fait un territoire de plus de vingt-six milles de longueur dans ses limites nord-sud, par trois lieues et demie environ de largeur, soit une superficie de 250 milles carrés.

ACTE DE CONCESSION DE LA SEIGNEURIE DE BEAURIVAGE

Le 1er avril 1738

« Acte de Concession du Marquis de Beauharnois et de Gilles Hocquart, Gouverneur et Intendant de la Nouvelle-France, à Gilles Rageot Sieur de Beaurivage, négociant à Québec, dans le dessein où il est de procurer à ses trois fils, Louis-Etienne, Gilles-Joseph et Charles, des établissements solides dont ils puissent jouir après son décès et celui de son épouse, d’un terrain non concédé, situé aux environs de la Seigneurie de Lauzon appartenant aux héritiers Charest, de Tilly appartenant à la Dame Le Gardeur; autre Seigneurie à Charlotte Le Gardeur; autre seigneurie, celle de Sainte-Croix appartenant aux Dames religieuses Ursulines et enfin celles concédées aux Sieurs Cugnet et Taschereau.

Le tout à titre de Fief et Seigneurie, avec haute moyenne et basse justice ».

Réf.: Beauharnois, Hocquart
RegI. et ordonnances des Intendants. V.16, p. 85

Le premier seigneur ne fit qu’une prise de possession de la Seigneurie puisqu’il demeurait à Québec. Gilles Rageot mourut le 19 mai 1754 âgé de 65 ans, laissant dans le deuil sa femme Élisabeth Donaire de Bondy, 61 ans et ses deux fils Louis-Thomas, 27 ans et Gilles-Joseph, 26 ans (marin de métier).

Son fils Charles étant mort jeune, la seigneurie de Beaurivage échut en partage à Louis-Thomas et à Gilles-Joseph, par une disposition obtenue peu après la signature de l’Acte de Concession, de morceler son apanage entre ses fils en parts égales, advenant son décès et celui de son épouse.

Après la conquête du Canada, Gilles-Joseph Rageot, capitaine de vaisseau, s’établit à La Rochelle. Son frère, Louis-Thomas, le coseigneur au pays s’occupe de ramasser les débris d’une aisance ruinée par la guerre. C’est alors que, découragé sans doute par la ruine de leur commerce, il se souvint qu’il était propriétaire d’un grand domaine. Avec sa mère et quelques serviteurs et amis, il s’enfonce dans les bois à l’arrière de Saint-Nicolas.

Il se fit colon lui-même pour fuir le conquérant. La date précise demeure inconnue, mais déjà en 1772, il y avait dans la seigneurie de Saint-Gilles quelques colons l’ayant suivi.

Parmi les premiers colons, Étienne Simonneau, Joseph Jalbert, Jérôme Délâge dit Larivière, Joseph Soucy, J.B. Audet dit Lapointe, Pierre Matte, Pierre Gouin, François Desrosiers dit Boucher, Pierre Herlet ou Relet, Basile Lamothe, figurent dans les cahiers seigneuriaux comme premiers possesseurs des terres de Beaurivage.

Lorsque la mère du seigneur décéda le 3 mars 1779, à l’âge de 86 ans. Ses fils étant libres de disposer à leur gré de leur domaine, Gilles-Joseph, le marin de La Rochelle, vendit la moitié de son domaine à un ancien officier de l’armée anglaise : Alexander Fraser. Louis-Thomas Rageot décida d’échanger sa part d’héritage le 1er octobre 1782 comme l’avait fait son frère, ne réservant que son fief de six arpents sur les bords de la rivière Beaurivage.

C’est ainsi que le domaine passa aux mains d’un seigneur anglais Alexander Fraser, ancien lieutenant du régiment des 78e Fraser Highlanders, il fut ensuite capitaine de la 5e compagnie du 84e régiment (Royal Highland Emigrant).

En 1783, après la guerre, le nouveau seigneur de Saint-Gilles s’intéresse au sort des vétérans allemands. Il fit les premières concessions des Terres dans Saint-Gilles à Jean Loder, Jean Kasman, Georges Rouche, Georges Ahdenstel, Martin Braunn, Christophe Hessler, Henry Kremer, Philippe Gerhardt, Conrard Bohdenbinder, Wilhelm Hartmann, Adam Robenheimer, Georges Loder, Jacob Tell, Conrad Bayer, Anthony Knapp.

Les nouveaux colons devaient faire un arpent de terre en profondeur sur toute la largeur du lot concédé chaque année, et payer une rente de 3 livres tournois par arpent de front et 3 sols de cens.

En juin 1791, Alexandre Fraser fit don de la Seigneurie de Beaurivage à son petit-fils, Walter Davidson. L’héritier avait dix mois, fils de Jane Fraser épouse d’Arthur Davidson, avocat puis juge à Montréal. Le père du jeune héritier fut chargé de faire valoir l’héritage de son fils.

Alexandre Fraser vécut huit années après avoir fait ce don. Il décéda à Saint-Gervais le 19 avril 1799 et fut inhumé à Québec.

Camp de bûcherons d'Alfred Béland sur la seigneurie vers le milieu du XIX siècle. Photo 235 - SPHSL
Camp de bûcherons d'Alfred Béland sur la seigneurie
vers le milieu du XIX siècle.
Photo 235 - SPHSL

Le troisième seigneur Walter Davison est un homme actif qui prend en main l’avancement de Saint-Gilles.

En 1819, il se porte acquéreur de la terre de Jérôme Délâge, acquise par lui en 1777 d’Étienne Simonneau, qui l’avait eue du seigneur Rageot. (Greffe Berthelot d’Artigny). Davidson y fait construire un manoir et y passe ses étés avec son épouse originaire d’Écosse.

En vertu de la clause de substitution, insérée dans l’Acte de donation, la mort accidentelle de Walter Davidson en 1825 (35 ans) fit passer la Seigneurie de Beaurivage à ses deux soeurs Jane et Eliza. Jane épouse David Ross en 1803 et Eliza, Robert McKay avocat de Montréal.

David Ross et Jane Davidson, soeur de Walter, eurent dix enfants et l’ainé, Arthur, hérita de la Seigneurie à la mort de son père en 1837.

Arthur Ross épousa Elisabeth Webster en 1840 dont il eut cinq enfants.

La tradition rapporte que c’est Arthur Ross qui érigea le manoir de Saint-Patrice vers 1845, après l’incendie du manoir de Saint-Gilles.

Jeune femme donnant à boire
à un agneau au Manoir Ross
Photo 3723 - SPHSL

Sainte-Croix

Histoire de la seigneurie

La seigneurie de Sainte-Croix fut la 15e seigneurie à être concédée sous Henri de Lévis par la Compagnie des Cent-Associés de la Nouvelle-France, le 16 janvier 1637. Elle fut concédée aux Ursulines de Québec qui en prendront possession dix ans plus tard avec la délégation du Père jésuite Jérôme Lalement qui installera des bornes lors de la fête de l’exaltation de la Sainte-Croix, d’où elle tient son nom.

Le peuplement de la seigneurie est lent, la seule route est la voie navigable du fleuve. Le chemin du Roy sera ouvert à la circulation jusqu’à la seigneurie, en 1718.

Ce sera vers 1680 que les premières terres seront octroyées aux colons. Le 13 février 1682, la famille Houde résidant alors sur l’île d’Orléans, acquiert des Ursulines de Québec une terre de neuf arpents de front dans la seigneurie de Sainte-Croix pour s’y établir. Ils s’installeront avec leur famille sur un plateau, en bordure du fleuve. Une première chapelle est bâtie en 1694 près du fleuve sur une partie de terre donnée par Louis Houde. Une deuxième église sera construite en 1732 sur la rue Principale, l’endroit du Centre paroissial actuel.

Premier moulin à farine construit en 1754 en bas de la côte près de la chute du Sault.
Quelques vestiges sont encore apparentes.
Collection comité du patrimoine de Sainte-Croix

En bordure du fleuve, les Ursulines font bâtir un premier moulin à farine en 1754 qui sera en exploitation jusqu’à l’arrivée d’un autre moulin en 1801, situé en haut de la côte.

La fondation religieuse de Sainte-Croix a lieu en 1721 et l’érection canonique de la paroisse en 1845.

Le couvent vers 1849, anciennement le presbytère.
Photo 976 - SPHSL

En 1846, Pierre-Gustave Joly, seigneur de la seigneurie de Lotbinière achète des Ursulines une partie des terres de Pointe-Platon, à la limite de Lotbinière et de Sainte-Croix, pour y faire bâtir un manoir, en 1851, qui servira de résidence d’été.